Saïd Chengriha, nouveau patron de l'état-major de l'armée algérienne. ++
La montée en puissance des Forces royales air (FRA) a décidé le régime algérien à conclure trois contrats pour l’achat de Su-57, Su-34 et Su-35 avec 14 appareils
«L’Algérie va acquérir de la part de la Russie des chasseurs furtifs Su-57», rapportait il y a quelques jours le site algérien d’information militaire, Menadefense, renchérissant que l’Algérie est désormais «le premier client à qui le constructeur Sukhoi exportera ce fleuron de l’aviation de combat de 5è génération».
Multipliant les effets d'annonce, Menadefense ajoute que «l’armée algérienne a également signé deux autres contrats portant sur l’achat de bombardiers de type Su-34, dont elle est le premier également, et des appareils de domination aérienne Su-35».
Voici ce que cela donnerait en tout et pour tout: 42 nouveaux appareils de combat de fabrication russe!
Une transaction dont l’ampleur n’aurait d’égale que la (très sérieuse) inquiétude du voisin de l’est quant à la supériorité régionale acquise par les Forces royales air marocaines (FRA). Une montée en flèche qui s’est nettement marquée en 2011, quand les USA livrent au Maroc pas moins de 24 F-16 C/D. Des appareils que les FRA ont décidé dernièrement de porter au standard Block 70 «Viper», -dernière version de cet avion produit par Lockheed-Martin-, moyennant un montant de 985,2 millions de dollars.
Forte de ce fleuron de l’US Air Force, l’armée marocaine n’entend pourtant pas en rester là. En 2019, elle a passé commande auprès des USA pour l’acquisition de 25 F-16 Block 70/72 Viper supplémentaires. Le montant d’un tel contrat, qui comprend la livraison d’équipements connexes et de munitions (dont une soixantaine de bombes GBU-39/B), est estimé à 3,8 milliards de dollars.
Pas besoin de vous édifier sur l’effet dissuasif des chasseurs US, ni sur leur importance stratégique dans la domination aérienne. Sur la même lancée, et en réponse au besoins pressants de l’armée de terre marocaine en appui feu, l’état-major général des FAR a consenti un effort supplémentaire pour doter les FRA en hélicoptères d’attaque américains.
Pas plus tard que mercredi 20 novembre 2019, l’Agence de coopération pour la sécurité et la défense américaine (DSCA), relevant du Département US à la Défense, annonçait avoir délivré la certification requise pour informer le Congrès de la vente au Maroc de 36 hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et du matériel connexe, dont les lance-missiles de type Stinger, pour un montant de 4,25 milliards de dollars.
Face à ce bond historique réalisé par les forces aéro-terrestres marocaines, sans compter l’avancée importante acquise par la Marine de guerre marocaine, l’Algérie avait en effet bien des inquiétudes à se faire. Les équipements ultramodernes acquis par le Maroc, conjugués à la résilience inégalable et à toute épreuve du très expérimenté soldat marocain, ont aiguillonné ce sentiment d’inquiétude chez un voisin de l’est instable et dont l’armée est déjà hyper-stressée du fait de l'étendue de la superficie de son pays, 2 381 741 km2 soit quatre fois la France ou 60 fois la Suisse!
Interrogé récemment par le site Sputnik, proche des autorités russes, Akram Kharief, expert des questions sécuritaires et de défense et rédacteur en chef et éditeur du site Menadefense, a fait cet aveu très significatif. «C'est la montée en puissance de l’Armée de l’air marocaine avec l’acquisition de 25 F-16 Viper et l'apparition de F-35 dans la flotte italienne qui a motivé la prise de décision rapide de l'Algérie», a-t-il reconnu.
Rien que ça?
Des experts militaires n’écartent pas la possibilité que le Maroc acquière encore cette autre fierté de l’US Air force, le très convoité F-35 américain, qui a déjà fait apparition dans la flotte italienne.
On comprend ainsi mieux ce qui a décidé le général major Hamid Boumaïza, commandant de l’Armée de l’air algérienne, à s’envoler, l’été 2019, à Moscou et ce qui l’a précipité à passer ce juteux contrat auprès des Russes pour l’acquisition de 42 nouveaux appareils de combat, dont 14 chasseurs furtifs Su-57, dont un prototype s'est écrasé pas plus tard que le 24 décembre 2019, près de Komsomolsk-sur-Amur.
Par M'Hamed Hamrouch le 01/01/2020 à 13h40
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