Fatima Sissan
La projection du film « Résistantes » de Fatima Sissani a été annulée suite à la pression d’un groupe de pieds-noirs et harkis soutenus par l’extrême droite. Programmée pour le samedi 23 novembre dans le petit village de Sainte-Livrade sur Lot, dans le Lot-et-Garonne (Sud-ouest de la France), la projection du film sur des révolutionnaires algériennes n’a finalement pas eu lieu.
Ainsi, l’œuvre qui évoque le parcours de femmes proches du FLN durant la Guerre d’Algérie n’a pas été projetée. Les organisateurs ont cédé à la pression de l’extrême droite et la communauté des harkis. La décision a été prise après une réunion avec la gendarmerie et des représentants de la communauté harkie.
Les organisateurs ont préféré renoncer à l’intégralité de leur programme de rencontres. Les responsables du Cinéma Utopia ont justifié cette annulation en expliquant : « nous souhaitions donner la parole à des femmes engagées, d’hier à aujourd’hui. Mais il semble malheureusement que l’Histoire soit encore trop douloureuse pour pouvoir engager un dialogue serein. Nous n’avions pas d’autre objectif que d’ouvrir un espace de dialogue, respectant la dignité de toutes, et surtout pas d’encourager des discours haineux, encore moins des actes de violence ».
La réalisatrice réagit
La réalisatrice a déclaré sur sa page Facebook que « Face aux menaces du Rassemblement national, d’une partie de la communauté harki et des pieds noirs. Il m’a été très fortement conseillé de renoncer à me rendre à cette projection sauf à accepter, comme proposé par le commandant de gendarmerie d’y aller sous la protection d’un escadron de policiers »
Fatima Sissani ajoute « qu'à son tour le directeur du cinéma qui souhaitait tout de même maintenir la projection a dû finalement y renoncer. Il a évoqué des menaces que ces extrémistes ont continué à faire peser sur le cinéma. In fine, le cinéma lui-même a fermé ses portes aujourd’hui ».
La réalisatrice qui ne comprenant pas la réaction des harkis souligne : « cette horde d’ignares n’a même pas vu le film. Car alors ils auraient découvert qu’à aucun moment les Harkis ne sont mentionnés et qu’il ne s’agit pas d’une apologie du FLN. Ce film est une ode à la résistance à l’oppression ».
Fatima Sissani s’indigne que « 50 ans plus tard, il demeure toujours impossible pour certains d’entendre que la colonisation française en Algérie constitue un génocide doublé d’un "sociocide" »
https://www.observalgerie.com/diaspora-visas-immigration/les-harkis-et-les-pieds-noirs-annulent-la-projection-dun-film-sur-lalgerie/
https://www.programme-tv.net/cinema/14580507-resistantes/
Les commentaires récents