1« Il avait un sifflet de flic enfoncé dans le cou. »
2Quand Jean Métellus m’a-t-il dit ça ? Les mots, je suis sûr qu’ils furent ceux-là, mais le jour et l’heure… Peut-être dans la soirée du 18 octobre. Et je crois me souvenir que c’est à l’hôpital Corentin Celton qu’il était alors en stage (nous étions tous deux étudiants en médecine).
3Il m’a dit encore que des flics venaient chercher les blessés jusque dans les salles de l’hôpital et, malgré les protestations du personnel, les arrachaient de leurs lits.
4L’information sur ce qui venait de se passer, ce jour-là, ou ces jours et nuits-là, fut étouffée. Journaux saisis, ou pavés de blanc (tels qu’on en voyait dans le Libération de l’époque). Radios ? L’unique télé était « la voix de la France ».
5*
6« Tu inventes », « tu délires » : telles furent les réponses de mes parents, à Orléans, quand je tentai de leur parler du 17 octobre 1961, peu de jours après.
7On ne voulait rien savoir.
8Après des années de ce que le pouvoir appelait « pacification » –, il régnait en France une lâcheté que, naïf, je trouvais extraordinaire.
9Avant de Gaulle, puis sous de Gaulle, pourquoi les familles ne s’étaient-elles jamais révoltées à voir partir en Algérie les jeunes hommes, appelés, rappelés… ?
10Un sale consentement voûtait l’air du temps.
11*
12C’était la guerre – répugnante, enlisée… Ce serait bientôt la fin (on ne le savait évidemment pas) de la colonisation, de l’oppression coloniale qui jusqu’au bout, aveuglément, à n’importe quel prix, voulait durer.
13Pendant des années, les dirigeants politiques avaient été lâches et cyniques.
14Mendès-France, qui avait su conclure la paix en Indochine, et qui avait fait l’objet de campagnes haineuses, par exemple dans Paris-Match, avait été écarté du pouvoir.
15Mollet, Lacoste, Bourgès-Maunoury, etc. : ces noms soulèvent le cœur.
16Et sous de Gaulle encore, Debré fut « fanatiquement Algérie française ». Dupé et/ou utilisé par de Gaulle ? Fanatisme de la bêtise.
17*
18« J’ai prié pour qu’on ne le rattrape pas » : c’est ce que m’écrivait, en 1959, mon copain Michel (ouvrier, quatre ans de plus que moi, « appelé » en Algérie). Il parlait d’un prisonnier qui s’était échappé et qu’il avait dû, avec d’autres, poursuivre. Il n’en disait pas plus. Et ce fut sa seule lettre.
19*
20« Une guerre raciale »…
21Oui, telle était la guerre que la police en vint mener à Paris et qui répondait à la guerre menée par l’armée en Algérie.
22C’est François Mauriac dans Le Figaro littéraire du 11 novembre 1961 [1][1]Cité par Blanchard p. 393. qui avait utilisé cette formule : « Les policiers sont devenus les combattants sans merci d’une lutte sournoise et sans merci, car c’est d’une guerre raciale qu’il s’agit. »
23Et le romancier catholique (qui fut pourtant un soutien de De Gaulle) osait dire encore : « Et voici la conséquence : l’État, lui, est devenu dépendant de sa police – de son armée aussi, de cette armée dont certains organes ont été démesurément développés par leurs fonctions répressives : l’esprit de corps est la source de tout notre malheur comme il l’était déjà du temps de Dreyfus. »
24*
25« De l’ampleur de la terreur qui, à partir de 1960, s’abattit sur les Algériens » [2][2]Jim House et Neil MacMaster, Paris 1961, les Algériens, la…, on ne voulait rien savoir.
26Ma famille en province, mes copains étudiants en médecine ne voulaient pas savoir la guerre raciale et la terreur. (Mais aussi : tout ce que « quelqu’un comme moi », vingt ans, n’a pas vu, pas su, pas su voir.)
27« Les prêtres-ouvriers et les travailleurs sociaux qui étaient en contact quotidien avec des immigrés rencontraient une véritable incrédulité […] L’immense majorité des Parisiens ne comprenait tout simplement pas ce que vivaient les Algériens ; et après sept ans de guerre, ils étaient bien peu nombreux à vouloir en faire l’effort. »
28*
29Rien de ce qui concernait les Algériens ne portait dans l’espace public.
30Certes, il y avait eu la « Déclaration sur le droit à l’Insoumission dans la guerre d’Algérie » en septembre 1960. Mais tout, ou presque, me paraissait pénétré d’une limaille acide de consentement et de mensonge.
31Je ne notais rien, alors : mutisme intérieur… Le présent était absorbant, résorbant. Voûté, oui, d’une matité charbonneuse. La surdité volontaire de la société française sur les Algériens me contaminait-elle ?
32C’est par la guerre d’Algérie, présente et tue – déniée par le pouvoir sous le nom de « pacification » –, c’est par la guerre raciale en France que sont venues, à « quelqu’un comme moi », à un adolescent français en 1954-55-56-57-58-59-60-61, des « sensations politiques » – celles qui vous fauchent comme sous les pieds, celles qui liquéfient, glaciales, toute appartenance, y compris familiale, et le seul fait – ou la croyance – d’avoir une place…
33*
34Se faire tuer…
35Si maigres, les groupes – non, pas des groupes, tout au plus des contacts furtifs (alors que les partis de gauche se dérobaient, voire avaient collaboré à la guerre, souscrivant en particulier à l’état d’exception) – de ceux qui, à cette double guerre, coloniale (en Algérie) et raciale (en France), tentaient de résister sans moyens : dans un désert politique et social.
36Une nuit, bd Saint-Germain, peu après le 17 octobre 61, nous nous dîmes, mon ami Hugo et moi (nous étions informellement en contact avec le « réseau Jeanson »… une fois je portai – non sans me montrer imprudent, voire irresponsable – une « valise » à Bruxelles) que la flasque opinion ne réagirait que si des Français-français (pas des « Français musulmans d’Algérie ») étaient tués… Nous en venions à être hantés de fantasmes sacrificiels…
37Quelques mois après (8 février 1962), ce fut Charonne [3][3]Voir Alain Dewerpe, Charonne, 8 février 1962, Anthropologie….
38*
39Mais qui, alors ? qui donc ? Oui, il y avait Jeanson, Sartre, Schwartz, Panijel, etc.
40Il y avait Vidal-Naquet que j’avais entrevu prof au lycée d’Orléans (et dont un de ses ex-collègues m’avait dit un jour : « Oui, je l’admire, mais moi je serais incapable de faire comme lui… Trop peur que ma voiture explose… »)
41Il y avait eu à Orléans Marcel Reggui, « citoyen français d’origine musulmane converti au catholicisme », que j’avais connu comme prof, dont je n’ai découvert que beaucoup plus tard, après sa mort, l’histoire personnelle et familiale dans : Les Massacres de Guelma, Algérie, mai 1945 : une enquête inédite sur la furie des milices coloniales [4][4]La Découverte, 2005.…
42Comment lui dirais-je, à travers la barrière de la mort, une affection que je n’ai pas su lui témoigner… ?
43*
44Le bidonville de Nanterre, c’est dans ces semaines-là que (petit-bourgeois provincial sidéré) je l’ai découvert, béant dans l’espace.
45La boue. Les eaux sales, flaques, non, marécages reflétant le blanc du ciel. (On peut trouver, aujourd’hui, quelques photos sur internet.) Logis faits de débris. Enfants traînant des carrioles avec bidons d’eau.
46Le dimanche soir, on voyait, du bidonville, les gens – Français ordinaires – rentrer chez eux en voiture. D’un côté de la route, la vie « normale ». Du côté du bidonville, le couvre-feu qui, aux « Français musulmans d’Algérie », contribuait à rendre la vie impossible.
47J’ (ce « je » n’est ici qu’un instrument de réimmersion dans l’air du temps d’alors) ai tenté de participer au très peu d’aide…
48Remplir des papiers. « Alphabétiser » (par exemple un homme qui me paraissait plutôt âgé). Aider des gamins, si vifs, vivant avec leur père dans un sous-sol qu’on leur louait non loin du bidonville. Aider Mohamed, guère plus jeune que moi, qui parfois me prenait sur sa mobylette pour me faire attraper le bus…
49La mère de Mohamed me recevait « dignement », en silence – au ras de la terre battue, du café au poivre…
50(Le « je » que je fus alors me sera resté, ma vie durant, comme un douteux souvenir – un je imprudent, décevant.
51Je fus, oui, inconséquent, je quittai brusquement le bidonville et ses environs, je partis comme « moniteur » dans une colonie organisée par la municipalité de Nanterre, où je retrouvai, il est vrai, des enfants du bidonville, etc.
52Le goût de ce « je » d’alors, dont j’ai gardé une espèce de honte, s’est incorporé pour moi à tout ce qui suivit – traînée d’amertume noirâtre.)
53*
54« Dans les commissariats, y en avait où il se passait des sévices vis-à-vis des Nord-Africains. Moi y avait un type que je connaissais, il s’en est vanté, pas à moi, mais il s’en est vanté c’est tout à fait authentique. Dans la plaine de Gennevilliers là, il travaillait à Colombes lui à l’époque […] avec le car il prenait deux ou trois Nord-Africains comme ça qu’il avait récupérés dans le bidonville de Nanterre, il les emmenait dans la plaine de Genevilliers, là-bas, au milieu des jardins maraîchers et il les faisait mettre à genou, le pistolet sur la tempe en leur disant moi je vais te tuer, en leur faisant une trouille pas possible et puis à la dernière minute et puis non. Et puis il les laissait rentrer chez eux, le pire sadique… » [5][5]Emmanuel Blanchard, dans La police parisienne et les Algériens…
55Voilà ce dont on ne m’aurait évidemment pas parlé au bidonville.
56Les hommes qui rentraient : muets, méfiants.
57Parler avec les gens qui vivaient sous cette oppression de ce qui leur arrivait au jour le jour ? Comment aurait-on confié à un jeune « comme moi » des situations pareilles ?
58*
59Le film de Panijel sur la manifestation d’octobre 61 (avec en préambule Manceron, Einaudi, Vautier).
60On y entrevoit le bidonville.
61Et des gens. Des visages, vêtements, gestes. Des récits. Des corps pudiquement montrés ou dits : cicatrices de blessures, traces de tortures.
62Des hommes, des femmes parlent et se livrent (fût-ce furtivement) à la caméra comme on ne m’a jamais parlé au bidonville (jeune trop flottant que j’étais).
63Est rendue sensible, simplement, et à jamais, par le film de Panijel, l’exposition brute à laquelle les « Français musulmans d’Algérie » étaient alors livrés dès qu’ils étaient dehors, dans les rues, mais aussi « chez eux », dans le bidonville – pauvres tentatives de logis, quelques parpaings, des tôles, des pans de bois ou de carton.
64Chaque vie abandonnée – dans la privation de tout droit, dans l’absence de tout recours – à la police affranchie de toute légalité par Papon.
65*
66« Octobre 1961, un « massacre d’État » en situation coloniale. » [6][6]Emmanuel Blanchard, op. cit.
67Un massacre d’État organisé par Papon.
68Papon, ce nom, certes, sonne sinistre. Cependant il serait trop facile de nommer ce seul personnage.
69Que devient la démocratie quand elle permet, voire suscite, l’action de pareils « individus » ?
70Qu’est-ce qui – et d’abord un président de la République, un Premier ministre, un ministre de l’Intérieur – donne liberté à un être comme Papon de se dilater en permanence en invoquant l’état d’exception et la « guerre subversive » ?
71C’est toute la société française d’alors qui vivait, affaissée, sous ce sale repli, dissimulé-public, ignoré-su, où jouissait Papon.
72Dois-je ici – furtivement futilement – m’arrêter sur ce que nous apprennent les historiens ?
73House et MacMaster font état [7][7]p. 138-139 des pressions de Papon sur Frey, ministre de l’Intérieur mou et brutal.
74Ils parlent aussi des tentatives de résistance d’Edmond Michelet, ministre de la Justice (un homme qui avait été déporté à Dachau en un temps où Papon contribuait à l’organisation de déportations) au préfet de police Papon. « La frustration du préfet [Papon] était encore alimentée par l’opposition constante du garde des Sceaux et ministre de la Justice, le libéral Edmond Michelet. Celui-ci était favorable aux négociations avec le FLN. Les hommes dont il s’était entouré (Joseph Rovan, Gaston Gosselin, Hervé Bourges) entretenaient des liens étroits avec le mouvement opposé au conflit et avec le journal antiguerre Témoignage chrétien. En mars 1961, Michelet, qui représentait un obstacle aux manœuvres de Papon pour contourner la légalité, se plaignit au Premier ministre que les lignes téléphoniques de son ministère avaient été placées sur écoute par le préfet, dont il dénonça le comportement hostile et arbitraire. »
75Quelle fut alors l’issue, De Gaulle régnant, de ce conflit entre un homme honorable et un personnage inqualifiable ?
76« Le 10 avril [1961], une réunion ministérielle fut organisée […]. Debré, soutenu par le ministre de l’Intérieur, arbitra en faveur de Papon : les Algériens pourraient être internés pendant quinze jours sans que le procureur en fût informé, ce qui donnait à la police des possibilités considérables de répression arbitraire. Finalement, Debré qui, en tant que farouche partisan de l’Algérie française, haïssait Michelet, insista suffisamment auprès de De Gaulle pour que le ministre fût renvoyé, ce qui fut fait le 24 août. Un obstacle majeur à d’autres violations de la légalité venait d’être écarté. »
77Le 2 octobre 1961, Papon (après l’enterrement d’un policier assassiné par le FLN) tint aux policiers des propos ambigus mais, pour qui savait entendre, trop clairs. House et MacMaster citent ces paroles telles que les rapporte un policier syndicaliste : « En ce qui concerne les arrestations, il nous a donné carte blanche. Il nous a dit : vous n’êtes pas destinés, en tant que gardiens de la paix, à mener une guerre subversive, on vous impose une guerre subversive, vous devez être aussi subversifs aussi dans la guerre qui vous oppose aux autres. Il nous a recommandé la vigilance, il nous a dit que lorsqu’on se sentait menacé, il ne fallait pas attendre, et tirer les premiers, vous serez couverts, je vous en donne ma parole. D’ailleurs, a-t-il dit, lorsque vous prévenez l’état-major qu’un Nord Africain est abattu, le patron qui se rend sur les lieux a tout ce qu’il faut pour que le Nord-Africain ait une arme sur lui, car à l’époque actuelle, il ne peut pas y avoir de méprise. »
78*
79Et il nous (nous Français) faut reconnaître une sombre continuité…
80Durant des décennies après 1961, le pouvoir français – quels qu’aient été les dirigeants politiques – opposa obstacles et mensonges à toute investigation.
81« À cette époque (1991-1996), les gouvernements tant de gauche que de droite ne voulaient pas plus reconnaître l’ampleur du massacre qu’admettre la responsabilité de l’État, ni même ouvrir des archives qui auraient permis aux historiens d’expliquer et d’analyser un passé lourdement chargé. Le contexte institutionnel n’était pas non plus sans jouer un rôle essentiel : en 1996-1997, le ministre de l’Intérieur était Jean-Louis Debré, le fils de Michel Debré, Premier ministre en 1961. » [8][8]Jim House et Neil MacMaster, p. 361.
82*
8317 octobre 1961, au temps d’« un massacre d’État en situation coloniale », tout, dans l’entre tous, était opaque, cloisonné.
84C’est du moins ce que je sentis alors, ce qui reste à « quelqu’un comme moi » de sensations politiques d’alors.
85Murs sales partout dressés. On s’y heurtait comme à du métal rouillé.
86Contre ces parois, je m’écrase encore en traçant ces mots, avec un dégoût renouvelé.
87Inciser (témoins, historiens) la surdité dans le passé ?
88Érafler un sale tympan de fer.
89*
90Surdité organisée ou consentie… La stupéfaction reste totale à la re-constater dans mes propres souvenirs les plus immédiats, les plus sensibles.
91Me revient, du fond de quelle insomnie, un poème de Pierre Jean Jouve : trop « beau ». Je le recopie ici – pour l’écarter.
93Non. Il n’y eut rien, en octobre 1961 en France – rien de tel qu’un « toi qui m’entends ».
17 octobre 1961aux abords de la ville aux ponts aux immeubles bâtisdes années des dizaines des centaines la vieille grandeville la ville traversée par l’eau noire et bleue par l’eauqui coule avec le soleil avec le froid de l’hiver avecla pluie par l’eau la ville la grande ville aux abordson signale des groupes des gens des milliersde groupes de gens qui avançaient vers paris enbus en métro venant vers paris on ditque la police était impressionnée débordée onne sait pas si les gens venant là s’attendaientà ce qu’ils allaient trouver on dit des choses on parleon a des hypothèses on se souvient on voitsur les photos des gens qui marchent des gensdans les autobus habillés manteaux grison dit des choses on parle on regardepasser l’eau la grande eau lessive noire& bleue la bassine gigantesque grande la vraieeau l’eau du fleuve on regarde & les pontspasser l’eau la grande eau mouvementvagues ou lèvres aux bords lèvres d’eauce qui s’est passé qui se passe maintenantmanteaux gris cheveux chaussurescaché l’espoir sous chapeau main levée rireon ne rit plus on ne rit pas devant un coup de feuce qui se passe a la couleur le violet du soirmonotonie de la pluie c’est fou du sang des cris maiscomme la pluie tombe tombe aussi tombe & voletsdans les rues tout qui tombe & fermés les voletson raconte qu’on voyait se fermer les voletsyeux coupés de l’eau la grande eau pluie l’eaudu fleuve appelle appelle et dit aux vieux pontsles vieilles chansons les retours sans espoirs les retourspas de corbeau sous la pluie ni de chatque l’attente sous la pluie réfugié ou courirpetites rues vie sauvée petites gens juste jambesdeux mains posées sur un mur sale et la saleté avecla pluie qui coule aux doigts de la craiesans tableau le tableaude l’attente du visage sur le murmains posées & attendre pour le souffle un retourdans la gorge plus parler mais vomir
Notes
- [1]
Cité par Blanchard p. 393.
- [2]
Jim House et Neil MacMaster, Paris 1961, les Algériens, la terreur d’État et la mémoire, Tallandier 2008.
- [3]
Voir Alain Dewerpe, Charonne, 8 février 1962, Anthropologie d’un massacre d’État, Gallimard, 2006.
- [4]
La Découverte, 2005.
- [5]
Emmanuel Blanchard, dans La police parisienne et les Algériens (1944-1962) – Nouveau monde éditions, 2011 –, cite (p. 356) un témoin – un policier – de l’époque.
- [6]
Emmanuel Blanchard, op. cit.
- [7]
p. 138-139
- [8]
Jim House et Neil MacMaster, p. 361.
- Claude Mouchard
- https://doi.org/10.3917/poesi.137.0295
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