Une trĂšs bonne surprise đ
ThĂšme
La guerre d'AlgĂ©rie vue Ă travers l'expĂ©rience d'un jeune Parisien pistonnĂ© qui croyait ĂȘtre affectĂ© aux Service cinĂ©matographique des ArmĂ©es et qui, se prĂ©sentant Ă l'adjudant comme CinĂ©phile, se retrouva affectĂ© au service cynophile. Il devint MaĂźtre Chien et fĂ»t envoyĂ© au front au cĆur des combats.« Il se voulait cinĂ©aste, il se retrouva Bidasse » (sic)
Points forts
- C'est le rĂ©cit d'un jeune garçon qui ne se rĂȘvait pas en hĂ©ros, mais alors pas du tout ! Qui avoue ses peurs, ses lĂąchetĂ©s, qui s'en veut mĂȘme parfois de se laisser prendre au piĂšge du temps prĂ©sent, qui s'habitue a l'horreur dans un « voyage au bout de l'enfer » qui pour lui restera Ă jamais un mauvais film avec plus de 15000 morts parmi les soldats et beaucoup d'illusions perdues.
Points faibles
- Le dĂ©but du livre, oĂč l'on dĂ©couvre sa passion et ses rĂȘves de cinĂ©ma est un peu classique, mĂȘme si c'est indispensable Ă posteriori pour apprĂ©cier la descente aux enfers.
En deux mots...
On a beaucoup Ă©crit sur la Guerre d'AlgĂ©rie, qui pour certains n'en Ă©tait pas une et pour d'autres marqua durablement la fin d'un rĂȘve. L'originalitĂ© de « Sous le soleil les armes » est que cette guerre, notre personnage l'a faite sur un malentendu qui rappelle celui de Bardamu dans «Voyage au bout de la nuit » quand il se trouve embarquĂ© parce qu'il a suivi la fanfare ! Pas de rĂ©volte, pas de coup d'Ă©clat mais une sidĂ©ration permanente du personnage qui de fait devient extrĂȘmement lucide, parfois mĂȘme cynique, chroniqueur de sa propre dĂ©confiture, de la fin de ses idĂ©aux et des nĂŽtres. Le rĂ©cit d'une jeunesse qui n'oubliera jamais pourquoi et Ă quoi on l'a sacrifiĂ©e et qui n'aura de cesse d'essayer de rattraper ce temps perdu
Un extrait...
"« Euh... Ah c'est vous le cinĂ©aste ? » . Il perd son kĂ©pi. Je romps mon garde Ă vous, contourne le bureau ramasse le kĂ©pi et le lui tends. « Euh... vous ĂȘtes bien le cinĂ©aste ?.... Ah vous ĂȘtes le cinĂ©aste ?...Oui .. euh bon vous ĂȘtes le cinĂ©aste ... eh bien vous ĂȘtes affectĂ© au 22° peloton de cynophile, vous devez, euh... ce soir Ă Saint Arnaud, rompez » . Je prend la feuille d'affectation salue et sors. Je lis 22° peloton cynophile , une faute de frappe ! Pas cynophile, mais cinĂ©phile, ce soir 22° peloton de cinĂ©philes : je serai probablement projectionniste ou animateur de cinĂ© Club. ArrivĂ© Ă Saint Arnaud j'ai confirmation qu'il n'y a pas d'erreur : je serai MaĂźtre chien"
L'auteur
Philippe LaĂŻk a effectivement effectuĂ© son service militaire en AlgĂ©rie . Il avait 19 ans et cela a durĂ© 31 mois. Il rĂȘvait du CinĂ©ma aux armĂ©es mais il rĂȘvait surtout de cinĂ©ma et son rĂȘve s'est rĂ©alisĂ© tant pour le grand Ă©cran que pour le petit oĂč il a exercĂ© ses talents pendant plus de 4O ans ! Il n'a jamais eu de chien...
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