Les relations francoitaliennes qui ont pour socle un substrat particulièrement fort et qui n'est pas uniquement économique ont traversé des moments de tension que Paris et Rome parvenaient à surmonter par le dialogue et la concertation. Depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en France et celle du gouvernement Conte en Italie formé de l'alliance de la Ligue et du Mouvement 5 Etoiles, les deux pays déclinent des politiques antagonistes sur presque tout. Ce dont il résulte un creusement du fossé entre eux et une détérioration de leurs rapports qui va en s'accentuant.
Ce dont atteste l'ampleur qu'a prise l'incident diplomatique provoqué par la déclaration peu amène envers la France du vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio qui a accusé ce pays d'être ni plus ni moins cause de l'accroissement de la crise migratoire à laquelle l'Europe est confrontée en n'ayant pas cessé de coloniser certains pays africains et de continuer à les appauvrir.
Sur quoi Paris a réagi en faisant convoquer par le Quai d'Orsay l'ambassadrice d'Italie Teresa Castaldo et a dénoncé comme étant « inacceptables » les propos tenus par le vice-président du Conseil italien.
Inacceptables, ils le sont naturellement pour la France mais certainement pas pour l'opinion publique africaine qui n'a de cesse de dénoncer la nature néocolonialiste des rapports qu'elle entretient avec les Etats africains ayant fait partie de son ex-empire colonial.
Les autorités françaises ont pris la mouche à la sortie du vice-président du Conseil italien contre la politique africaine de leur pays parce qu'elles savent ses accusations partagées en Afrique et ailleurs et qu'elles alimentent de ce fait la montée en puissance de ses détracteurs. L'alarme qu'a suscitée à Paris sa déclaration s'explique d'autant que la « Françafrique » est sur la sellette pour la nocivité de ses conséquences dans les pays où elle a cours. La macronie s'en est émue car ayant été visée à son point sensible, celui de s'être posée en donneuse de leçons à tout le monde et à l'Italie et à l'Afrique notamment sur la question de l'immigration.
Il n'est pas anodin que cette prétention de la France en arrive à être pourfendue par le gouvernement d'un Etat européen, l'Italie en l'occurrence. Tant cela est révélateur qu'en persistant à n'entrevoir ses relations avec l'Afrique qu'à travers des rapports du type néocolonialiste tels qu'ils ont été tissés par Foccart, l'ex-inamovible et de sinistre mémoire conseiller pour l'Afrique du général de Gaulle, la France est désormais de plus en plus perçue distinctement comme ayant une grande et lourde part dans les dérèglements qui freinent l'évolution du continent africain dont la crise migratoire qu'il vit en est l'une des conséquences.
Ce dont atteste l'ampleur qu'a prise l'incident diplomatique provoqué par la déclaration peu amène envers la France du vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio qui a accusé ce pays d'être ni plus ni moins cause de l'accroissement de la crise migratoire à laquelle l'Europe est confrontée en n'ayant pas cessé de coloniser certains pays africains et de continuer à les appauvrir.
Sur quoi Paris a réagi en faisant convoquer par le Quai d'Orsay l'ambassadrice d'Italie Teresa Castaldo et a dénoncé comme étant « inacceptables » les propos tenus par le vice-président du Conseil italien.
Inacceptables, ils le sont naturellement pour la France mais certainement pas pour l'opinion publique africaine qui n'a de cesse de dénoncer la nature néocolonialiste des rapports qu'elle entretient avec les Etats africains ayant fait partie de son ex-empire colonial.
Les autorités françaises ont pris la mouche à la sortie du vice-président du Conseil italien contre la politique africaine de leur pays parce qu'elles savent ses accusations partagées en Afrique et ailleurs et qu'elles alimentent de ce fait la montée en puissance de ses détracteurs. L'alarme qu'a suscitée à Paris sa déclaration s'explique d'autant que la « Françafrique » est sur la sellette pour la nocivité de ses conséquences dans les pays où elle a cours. La macronie s'en est émue car ayant été visée à son point sensible, celui de s'être posée en donneuse de leçons à tout le monde et à l'Italie et à l'Afrique notamment sur la question de l'immigration.
Il n'est pas anodin que cette prétention de la France en arrive à être pourfendue par le gouvernement d'un Etat européen, l'Italie en l'occurrence. Tant cela est révélateur qu'en persistant à n'entrevoir ses relations avec l'Afrique qu'à travers des rapports du type néocolonialiste tels qu'ils ont été tissés par Foccart, l'ex-inamovible et de sinistre mémoire conseiller pour l'Afrique du général de Gaulle, la France est désormais de plus en plus perçue distinctement comme ayant une grande et lourde part dans les dérèglements qui freinent l'évolution du continent africain dont la crise migratoire qu'il vit en est l'une des conséquences.
par Kharroubi Habib
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5272192
Traduction de la vision néocolonialiste sur laquelle la France a basé ses rapports avec le continent africain après l'ère des indépendances octroyées à ses peuples, la Françafrique est loin d'avoir été enterrée comme le promettaient verbalement les présidents français qui se sont depuis succédé à l'Elysée. Macron, le président en exercice, n'a pas failli à déclamer cette fallacieuse promesse qu'il a formulée avec grandiloquence lors de sa visite officielle au Burkina Faso peu de temps après son accession à la magistrature suprême de son pays.
Il avait en l'occurrence déclaré qu'il « ne venait pas en Afrique pour dire quelle est la politique africaine de la France, il n'y a plus de politique africaine de la France, il y a un continent que nous devons regarder en face ». Sauf que ce que la France donne à voir vis-à-vis de l'Afrique est qu'elle perpétue ce qu'elle prétend avoir enterré à savoir cette Françafrique dont les fondamentaux ont pour justification que son passé africain lui octroie la « légitimité » à posséder un pré carré dans le continent où elle ne saurait tolérer d'autres influences que la sienne et qu'il lui reviendrait à elle seule d'interagir dans cette sphère.
Preuve que Paris est toujours dans la Françafrique a été donnée par son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui a qualifié la présence russe en République centrafricaine (RCA) «d'inquiétante» et «d'inamicale» à l'égard de la France. L'argumentaire qu'il a développé contre cette présence russe en RCA, il ne l'a pas évidemment puisé dans l'arsenal des vraies raisons qui fondent la politique de la Françafrique. Mais en soutenant que l'incursion russe dans ce pays et les initiatives de Moscou visant à favoriser un accord de paix entre les belligérants centrafricains n'ont pas l'aval de Paris dont il défend ainsi la prétention à être seule à intervenir dans la crise centrafricaine, il a irréfutablement confirmé la persistance du réflexe néocolonialiste qui fait s'agiter la diplomatie française quand il est question d'un problème africain.
Qu'il y ait rivalité franco-russe qui s'exprime sur de nombreux dossiers internationaux, cela se vérifie nettement. Comme la France, la Russie mène une politique de grande puissance qui la pousse à élargir ses sphères d'influence en faisant jouer les atouts dont elle dispose. La poussée qu'elle est en train d'opérer en Afrique nuit, c'est l'évidence, à l'influence française. Face à elle, le réflexe néocolonialiste français a indubitablement fonctionné, à entendre Jean-Yves Le Drian s'en prendre à Moscou et aux autorités centrafricaines qui ont « osé » s'affranchir de la tutelle de Paris en nouant coopération avec la Russie.
La France s'arroge le droit de regard et d'intervention dans toutes les affaires internationales, mais n'en reconnaît aucun à la Russie au prétexte que ce pays n'aurait que de mauvais desseins sur la scène internationale. Ce n'est pourtant pas la main de la Russie qui a été pendant des décennies derrière tous les mauvais coups dont a pâti le continent africain. C'est bel et bien celle de la France qui a été à la manœuvre avec pour unique but le maintien de son rapport néocolonialiste prédateur avec les Etats africains.
Il avait en l'occurrence déclaré qu'il « ne venait pas en Afrique pour dire quelle est la politique africaine de la France, il n'y a plus de politique africaine de la France, il y a un continent que nous devons regarder en face ». Sauf que ce que la France donne à voir vis-à-vis de l'Afrique est qu'elle perpétue ce qu'elle prétend avoir enterré à savoir cette Françafrique dont les fondamentaux ont pour justification que son passé africain lui octroie la « légitimité » à posséder un pré carré dans le continent où elle ne saurait tolérer d'autres influences que la sienne et qu'il lui reviendrait à elle seule d'interagir dans cette sphère.
Preuve que Paris est toujours dans la Françafrique a été donnée par son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian qui a qualifié la présence russe en République centrafricaine (RCA) «d'inquiétante» et «d'inamicale» à l'égard de la France. L'argumentaire qu'il a développé contre cette présence russe en RCA, il ne l'a pas évidemment puisé dans l'arsenal des vraies raisons qui fondent la politique de la Françafrique. Mais en soutenant que l'incursion russe dans ce pays et les initiatives de Moscou visant à favoriser un accord de paix entre les belligérants centrafricains n'ont pas l'aval de Paris dont il défend ainsi la prétention à être seule à intervenir dans la crise centrafricaine, il a irréfutablement confirmé la persistance du réflexe néocolonialiste qui fait s'agiter la diplomatie française quand il est question d'un problème africain.
Qu'il y ait rivalité franco-russe qui s'exprime sur de nombreux dossiers internationaux, cela se vérifie nettement. Comme la France, la Russie mène une politique de grande puissance qui la pousse à élargir ses sphères d'influence en faisant jouer les atouts dont elle dispose. La poussée qu'elle est en train d'opérer en Afrique nuit, c'est l'évidence, à l'influence française. Face à elle, le réflexe néocolonialiste français a indubitablement fonctionné, à entendre Jean-Yves Le Drian s'en prendre à Moscou et aux autorités centrafricaines qui ont « osé » s'affranchir de la tutelle de Paris en nouant coopération avec la Russie.
La France s'arroge le droit de regard et d'intervention dans toutes les affaires internationales, mais n'en reconnaît aucun à la Russie au prétexte que ce pays n'aurait que de mauvais desseins sur la scène internationale. Ce n'est pourtant pas la main de la Russie qui a été pendant des décennies derrière tous les mauvais coups dont a pâti le continent africain. C'est bel et bien celle de la France qui a été à la manœuvre avec pour unique but le maintien de son rapport néocolonialiste prédateur avec les Etats africains.
par Kharroubi Habib
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5272348
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