L'ambassadeur de France en Algérie, M. Xavier Driencourt, a participé jeudi dernier à la conférence internationale organisée au MUCEM de Marseille en l'honneur de Benjamin Stora. Sous le haut patronage du président de la République française, le colloque se déroule notamment en présence de Mme Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, M. Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et M. Jean-François Chougnet, président du MUCEM.
«Alors que l'historien s'apprête à prendre sa retraite universitaire, cet événement organisé par Pangée Network rassemble ses pairs, ses élèves et ses homologues du monde entier afin de célébrer son immense héritage», indique un communiqué de l'ambassade de France.
La même source ajoute que l'ambassadeur a prononcé, à cette occasion, un discours pour rendre hommage à la carrière de Benjamin Stora, référence académique et figure intellectuelle majeure, éminent spécialiste de l'histoire coloniale, dont les travaux ont apporté une contribution significative à la transmission des mémoires. Il a souligné combien l'historien, né à Constantine en 1950, a œuvré au rapprochement entre la France et l'Algérie, en aidant à la compréhension des blessures du passé pour nous conduire vers un avenir commun.
«Notre passé commun avec l'Algérie, tumultueux, passionnel, si présent à l'esprit de tant de nos concitoyens, vous avez su le retrouver et le transmettre, comme un passeur. De cette «guerre sans nom», vous avez su raconter les souvenirs et les blessures collectives et individuelles, vous avez su dire la «gangrène et l'oubli». Vous l'avez dit parfois, cette guerre, chacun l'a vécue différemment : Algériens, Français, harkis, juifs, et tant d'autres Alors comment éviter la «guerre des mémoires», a déclaré M. Driencourt en ajoutant que «si ce n'est en redonnant à l'histoire toute sa noblesse, et donc toute sa légitimité. Car la vérité n'est respectueuse que lorsqu'elle ne cache rien. Pour cela, nous avons pu compter sur vous, et espérons pouvoir le faire encore».
En s'adressant à l'historien Benjamin Stora, l'ambassadeur de France en Algérie dit «votre singularité, elle réside dans un paradoxe : vous vous dites «historien engagé», mais vous avez su être respecté de tous. Cela est bien rare. Mais c'est le signe que vous avez respecté votre discipline, en l'enrichissant sans l'instrumentaliser. C'est ainsi, il me semble, que le véritable engagement de l'historien se conçoit. Espérons que beaucoup d'autres suivront votre chemin».
Pour M. Driencourt, l'historien Stora a œuvré dans l'ombre pour le rapprochement entre la France et l'Algérie, et grâce à lui du chemin a été parcouru. «On se souvient de la visite et du discours de Jacques Chirac, qui avait appelé à «regarder le passé en face», en mars 2003. Mais également des visites de François Hollande, de la reconnaissance de la répression du 17 octobre 1961.
Enfin, la visite du Président Macron, que vous avez accompagné, j'en suis témoin, il y a quelques mois», a-t-il déclaré dans son discours précisant qu'aujourd'hui, les coopérations entre la France et l'Algérie sont nombreuses, tant dans le domaine culturel ou économique que dans la prévention et la lutte contre le terrorisme, devant lequel les deux pays, ensemble, se tiennent debout. Ces relations de proximité, elles n'étaient pas acquises, selon lui, et les deux pays peuvent être reconnaissants à Benjamin Stora d'avoir été parfois -souvent- l'ambassadeur de leur rapprochement.
Notons que cette journée est ponctuée de diverses tables rondes autour de l'œuvre scientifique et militante de Benjamin Stora. Il s'agit de réfléchir à ses apports historiographiques, en France et à l'international, aux avancées sociétales qui en ont découlé et de tracer les perspectives des recherches qui en sont les héritières. Son engagement sans faille contre le racisme et l'antisémitisme est également souligné, ainsi que le rôle qu'il a joué auprès de la société civile, notamment par son ouverture aux diverses formes d'expression artistiques et culturelles que ses recherches ont nourries.
Enfin, le temps d'une leçon, Benjamin Stora est revenu sur les enjeux de l'écriture de l'histoire. Se penchant sur l'état de sa discipline, il partagera avec le plus grand nombre la portée de ses réflexions, la richesse de son legs à l'histoire du fait colonial, de la guerre d'Algérie et de l'immigration.
«Cet événement permet ainsi de remercier cet éminent professeur pour l'édifice qu'il a construit et l'empreinte qu'il laisse à la discipline mais aussi pour sa contribution au rapprochement des deux rives de la Méditerranée», conclut le communiqué.
«Alors que l'historien s'apprête à prendre sa retraite universitaire, cet événement organisé par Pangée Network rassemble ses pairs, ses élèves et ses homologues du monde entier afin de célébrer son immense héritage», indique un communiqué de l'ambassade de France.
La même source ajoute que l'ambassadeur a prononcé, à cette occasion, un discours pour rendre hommage à la carrière de Benjamin Stora, référence académique et figure intellectuelle majeure, éminent spécialiste de l'histoire coloniale, dont les travaux ont apporté une contribution significative à la transmission des mémoires. Il a souligné combien l'historien, né à Constantine en 1950, a œuvré au rapprochement entre la France et l'Algérie, en aidant à la compréhension des blessures du passé pour nous conduire vers un avenir commun.
«Notre passé commun avec l'Algérie, tumultueux, passionnel, si présent à l'esprit de tant de nos concitoyens, vous avez su le retrouver et le transmettre, comme un passeur. De cette «guerre sans nom», vous avez su raconter les souvenirs et les blessures collectives et individuelles, vous avez su dire la «gangrène et l'oubli». Vous l'avez dit parfois, cette guerre, chacun l'a vécue différemment : Algériens, Français, harkis, juifs, et tant d'autres Alors comment éviter la «guerre des mémoires», a déclaré M. Driencourt en ajoutant que «si ce n'est en redonnant à l'histoire toute sa noblesse, et donc toute sa légitimité. Car la vérité n'est respectueuse que lorsqu'elle ne cache rien. Pour cela, nous avons pu compter sur vous, et espérons pouvoir le faire encore».
En s'adressant à l'historien Benjamin Stora, l'ambassadeur de France en Algérie dit «votre singularité, elle réside dans un paradoxe : vous vous dites «historien engagé», mais vous avez su être respecté de tous. Cela est bien rare. Mais c'est le signe que vous avez respecté votre discipline, en l'enrichissant sans l'instrumentaliser. C'est ainsi, il me semble, que le véritable engagement de l'historien se conçoit. Espérons que beaucoup d'autres suivront votre chemin».
Pour M. Driencourt, l'historien Stora a œuvré dans l'ombre pour le rapprochement entre la France et l'Algérie, et grâce à lui du chemin a été parcouru. «On se souvient de la visite et du discours de Jacques Chirac, qui avait appelé à «regarder le passé en face», en mars 2003. Mais également des visites de François Hollande, de la reconnaissance de la répression du 17 octobre 1961.
Enfin, la visite du Président Macron, que vous avez accompagné, j'en suis témoin, il y a quelques mois», a-t-il déclaré dans son discours précisant qu'aujourd'hui, les coopérations entre la France et l'Algérie sont nombreuses, tant dans le domaine culturel ou économique que dans la prévention et la lutte contre le terrorisme, devant lequel les deux pays, ensemble, se tiennent debout. Ces relations de proximité, elles n'étaient pas acquises, selon lui, et les deux pays peuvent être reconnaissants à Benjamin Stora d'avoir été parfois -souvent- l'ambassadeur de leur rapprochement.
Notons que cette journée est ponctuée de diverses tables rondes autour de l'œuvre scientifique et militante de Benjamin Stora. Il s'agit de réfléchir à ses apports historiographiques, en France et à l'international, aux avancées sociétales qui en ont découlé et de tracer les perspectives des recherches qui en sont les héritières. Son engagement sans faille contre le racisme et l'antisémitisme est également souligné, ainsi que le rôle qu'il a joué auprès de la société civile, notamment par son ouverture aux diverses formes d'expression artistiques et culturelles que ses recherches ont nourries.
Enfin, le temps d'une leçon, Benjamin Stora est revenu sur les enjeux de l'écriture de l'histoire. Se penchant sur l'état de sa discipline, il partagera avec le plus grand nombre la portée de ses réflexions, la richesse de son legs à l'histoire du fait colonial, de la guerre d'Algérie et de l'immigration.
«Cet événement permet ainsi de remercier cet éminent professeur pour l'édifice qu'il a construit et l'empreinte qu'il laisse à la discipline mais aussi pour sa contribution au rapprochement des deux rives de la Méditerranée», conclut le communiqué.
par Z. Mehdaoui
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