Il pleut dans mon coeur...
On achève bien les enfants…
Le massacre le plus récent perpétré par l’aviation israélienne peu avant 17h locale, fut celui de quatre enfants, tous des proches, de la famille Bakr, habitant sur la côte ouest de la ville de Ghaza, surpris par une roquette air-sol alors qu’ils jouaient au ballon. Un cinquième enfant est gravement blessé. Les enfants avaient entre 9 et 11 ans et ne pensaient sûrement pas que leur corps allait être déchiqueté et carbonisé par une roquette tirée à partir d’un drone.
C’est un crime prémédité, qui montre le visage hideux de l’occupation. Ayant échoué à mettre un terme aux tirs de roquettes par les branches armées des factions palestiniennes, la machine de guerre israélienne axe ses attaques contre les civils de l’enclave palestinienne. Des centaines de citoyens en colère s’étaient rendus à l’hôpital Al Shiffa où ont été évacués les quatre enfants mortellement touchés. Ils appelaient tous la résistance à venger l’assassinat de ces enfants innocents en frappant, encore plus fort, les villes israéliennes. Quelques heures auparavant, le même type d’avion a perpétré un autre crime contre des civils dans la région de Khan Younes. Il avait ciblé un taxi transportant une femme de 65 ans accompagnée de ses deux petits-fils de 13 et 22 ans.
Les roquettes du Hamas font mouche
Je suis juif, et aujourd’hui j’ai honte.
Je suis juif et j’entends ces bruits, ces bombes, ces souffrances qui hurlent. C’est l’histoire qui me revient pour m’éclater à la face. L’histoire que mes parents m’ont légué pour honnir la guerre honteuse. Je suis juif et je vois le sang, le sang qui coule sous les bombes comme à Guernica. Je suis juif et je sais la révolte désespérée contre l’étouffement et la famine du ghetto de Varsovie. Je sais l’indifférence absolue qui précédait,comme à Gaza.
Je suis juif et je suis frère de racine et d’histoire de ces hommes d’Israël. Ces fils de victimes adossant aujourd’hui l’armure des bourreaux. Quelle honte, quel désespoir devoir ceux qui ont tant souffert, qui ont été tant terrorisés, n’engendrer de leur passé qu’un abomineux dédain pour l’âme humaine !
C’est à désespérer. Est-ce la victoire posthume d’Hitler que cette sauvagerie distillée ? Est-ce sa victoire que ce reniement de l’humanisme ? Ah ma mère ! Je me souviens lorsqu’enfant tu me fis l’apprentissage de ce gardien d’immeuble qui vous avait averti, il était communiste, puis de ces religieuses vous extrayant d’un Paris devenu trop dangereux. Ah ma mère ! Je me souviens de ce poème d’Aragon où le résistant arménien avait pour derniers mots « vive le peuple allemand »devant les Nazis qui allaient l’achever. Ma mère, où se cache aujourd’hui la dignité de nos frères d’Israël ou de notre famille aveuglée de haine et de conquête ? Ma mère, il était dur de naître en portant les souffrances de vos vies, mais les enfants d’aujourd’hui vont devoir affronter bien pire :la honte !
Gaza martyr, Liban martyr, Jenine martyr et rien d’autre ne vibre dans leur âme qu’un énervement et une volonté de soumettre ! Que leur demeure t il de sens humain ? N’auraient ils plus qu’un Bush dans les os ?
Les palestiniens perdent leurs chairs, leur sang, leur terre.
Les juifs perdent leur âme, aveuglément engagés derrière l’État d’Israël.
L’horreur s’ajoute à l’horreur sans jamais permettre qu’émerge une étincelle d’intelligence. L’intelligence, la bonne intelligence…. La Paix ! Cette Paix qui en tout lieu du monde a la même science :celle du respect partagé. Cette Paix de Kant pour tous les peuples de la terre.
Ce respect est honteusement dénié en affamant, en occupant, en excluant, en dominant. Ce déni qui légitime la rage et fait monter les haines. Ce déni qui rend impossible la fin des armes et des souffrances. Ce déni qui nous plonge dans un massacre récurent où la vie n’a plus la valeur d’une vie.
Le respect, c’est le Droit, partout dans le monde. Le respect, c’est Israël entrant dans la Loi du monde, comme tout le monde. La Loi du monde délimite des frontières depuis40 ans. Au-delà de ces frontières rien n’est à régenter, à occuper. Des frontières où commence la liberté des autres. Des frontières, tout simplement,comme partout dans le monde. Des frontières pour que monte le respect, premier pas, tout premier pas des humains.
Pour que demain les peuples partagent leurs rêves et que les frontières soient une invitation amicale aux rencontres.
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SERGE GROSSVAK
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