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La politique du tourisme reste un vœu pieux.
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Théoriquement, le tourisme est l’une des principales vocations de la wilaya de Tipasa. Malheureusement, ce bout du littoral méditerranéen s’est transformé en un dépotoir à ciel ouvert. Pourtant sa richesse plurielle est reconnue. Les paysages naturels sont de véritables cartes postales avec ses forêts et son littoral. La présence de ruines de monuments historiques, de musées, des saints marabouts, appartenant aux civilisations qui avaient vécu dans ce territoire, nous rappelle la richesse historique des localités de cette wilaya, hélas inexploitée. Au lieu d’être mises en valeur, les forêts sont «agressées» par le béton, et les autres espaces sont livrés au vandalisme.
Le littoral n’est pas épargné par ce tsunami polluant et dévastateur. Les fonds marins sont jonchés de pneus, de câbles en acier, d’objets en plastique, alors que la surface de l’eau à la couleur azur est recouverte de lubrifiants et d’objets flottants. Des navires de toutes sortes ne se gênent pas pour opérer leur vidange en pleine mer. Les pêcheurs, avides de gain facile, utilisent l’explosif pour exterminer la faune et la flore marines.
Le désastre des déversements des eaux usées sur le littoral n’a pas cessé et la pollution continue à faire des ravages, en dépit des investissements consentis en matière de construction des Centres d’enfouissement technique (CET) et l’inscription des projets de réalisation des STEP. Les discours politiques «creux» ne se concrétisent pas à la base, selon les normes et dans les délais. Absence de contrôle et de suivi. Pourtant, des dizaines de milliards de centimes sont investis par les pouvoirs publics. A l’instar des autres wilayas, dans les villes de la wilaya de Tipasa, on fait beaucoup plus dans la gesticulation pour satisfaire les décideurs.
Des spectacles d’une ère révolue que de nombreux responsables locaux veulent perpétuer. L’environnement fonctionne d’une manière bureaucratique. Peut-on alors évoquer le tourisme avec un état des lieux insalubre et déliquescent ? La culture environnementale et touristique n’existe pas. Réhabiliter les monuments et autres espaces naturels peut contribuer à encourager les familles à se rendre dans la wilaya de Tipasa, non seulement pour se reposer, mais aussi pour découvrir et apprendre, afin de se cultiver. Hélas, dans cette wilaya, les autorités des localités attendent la visite du chef de l’exécutif de la wilaya ou d’un ministre pour procéder au nettoyage du port, à la démolition des constructions illicites dans les forêts, à interdire aux commerçants d’occuper illégalement les trottoirs, à colmater les fuites d’eau… Il est évident que la multiplication de ces tares ne favorise pas l’essor de l’activité touristique.
Les villes de Tipasa méritent mieux, compte tenu de leurs diverses potentialités historiques, culturelles et naturelles. L’absence d’un mouvement associatif sérieux et soucieux de l’épanouissement des activités créatrices de richesses et l’insouciance des responsables locaux pas du tout engagés dans le développement de leurs régions respectives, réduisent la célébration des Journées nationales du tourisme et de l’environnement à des gestes stériles.
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