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Descendus des hautes terres en robes bleues
Venus des vents altiers en djellabas de laine
Visages enserrés de drap sombre
Les seigneurs de la danse ont avancé leur pas d'éternité
Saisie ma main
Saisi mon souffle
Mes yeux transis dans la beauté des gestes purs
Éclat des sabres hors des fourreaux de cuir
Sécheresse des cannes entre les mains de chair violente
Hommes de lames bleues dans la lente noria du crépuscule
Les seigneurs de la danse ont enflammé leur pas
Saisie mon âme
Saisie ma fièvre
Frémissement de mes lèvres
En transparence de sel et poussière d'or dans leurs yeux durs
Et voir, voir en majesté l'élan des corps
Mandorle émeraude des regards
Transe amoureuse dans la trame des sables silencieux
Dans le pas vif d'un froid luminescent
Venus des sources claires, cristaux de gel
Les pieds chaussés d'espaces larges
Les mains gantées de cimes vierges
Avec dans le regard la soif des ciels de nuit
Les seigneurs de la danse sont entrés dans le pas
Pulsation lourde d'un sang en proie au rêve
Désir soudain saisi à cúur
Mains chaudes apposées sur le portique des hanches
Danse fébrile dans l'ombre des seigneurs
Nuit enserrée entre les manches des ténèbres
Les lumières palpitantes de la plaine en mantille d'espoir sur la défaite de ma chevelure
Mon pas, enfin, agencé dans la clameur des hauts
Les seigneurs de la danse ont bu ma soif, ont dévoré ma faim
Toutes hantises d'hier enflammées dans l'étoupe de l'ivresse
Soie volatile des enfantillages
Des battements de terre ancienne ont suscité quelle fantasia
Mélopée de vents dans la nef des lointains
Dénuement sur les treilles du temps
Seigneurs mes frères, dans la transe sacrée du geste
Seigneurs des terres hautes où le rêve est prière
La danse du large a transmué les détresses
Mouvance brute de la parole entre les voix du corps
Et dans le coeur, cet affolé intense
Percussion vive dans le pas lent des Seigneurs de la danse
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LEÏLA ZHOUR
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