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Le Centre national des femmes victime de violence et en situation de détresse (Cnfvsd) de Bou Ismail, dans la wilaya de Tipasa, plus connu sous le nom de «Dar Yasmine» offre aux femmes en difficulté un espace de vie convivial qui les aide à se reconstruire, se réinsérer dans la vie sociale. Voire même à refaire leur vie. «Dar Yasmine», un nom de fleur proposé par l’ex ministre de la solidarité, Djamel Ould Abbes, offre un toit et apporte du réconfort à des femmes qui n’ont pas été gâtées par la vie. Dans ce havre, elles ont trouvé un semblant de vie familiale à l’abri des dangers.Le centre, qui a ouvert ses portes en 1998 pour recevoir les femmes victimes de viol commis par des terroristes, puis élargi à toutes les victimes du terrorisme et de la violence conjugale ou autre, abrite actuellement 30 femmes et jeunes filles dont des Sans domiciles fixes qui ont été arrachées à la rue.D’une capacité d’accueil de 20 lits, le centre pouvait prendre en charge entre 20 et 40 personnes, selon les situations d’urgence, a indiqué à l’APS sa directrice, Mme Benghanem Hanifa, précisant que, faute de place, il leur arrive très souvent de refuser des femmes, lesquelles sont, en général, orientées vers d’autres structures, en fonction de leurs problèmes et leur situation particulière.Début 2007, le centre a fait l’objet de travaux d’extension pour plus de 9 millions de dinars, ce qui a porté ses capacités d’accueil à 60 pensionnaires.
S’agissant de la tranche d’âge des femmes hébergées dans ce centre, la directrice a indiqué que celle-ci se situe entre 18 et 60 ans. Les pensionnaires, quant à elles, sont issues de diverses catégories sociales, avec une prédominance cependant de mères célibataires, de divorcées et de victimes de violence conjugale ou familiale.Lors de notre passage au centre, les pensionnaires, une trentaine, vaquaient à leurs occupations. Un petit groupe répétait une pièce théâtrale, un autre se prélassait au salon en regardant la télévision, au moment où certaines femmes déambulaient entre la cuisine et leurs chambres.
Redonner l’envie de vivre à des femmes désespérées
Autrement dit, un parfait train de vie familiale, avec ses moments de loisirs et ses travaux ménagers. Le centre abrite également deux classes d’alphabétisation et d’initiation à l’informatique ainsi que deux ateliers d’apprentissage à la couture, la coiffure et la broderie. Depuis son ouverture, le centre, une EPA (entreprise publique à caractère administratif), qui emploie une quarantaine de personnes, a hébergé plus de 1 000 femmes. Il en a mariées 13, réinséré des dizaines au sein de leurs familles, placé plusieurs autres dans des familles d’accueil, obtenu des logements sociaux pour trois, qui vivent complètement autonomes, et trouvé du travail pour d’autres.La réinsertion socioprofessionnelle est l’objectif principal des responsables de ce centre, a souligné sa directrice, qui se félicite d’avoir réussi à régler 90% des problèmes de ses pensionnaires, avec la contribution de différents services, dont ceux de la DAS et de la wilaya, qui «s’impliquent beaucoup dans cette mission de prise en charge des femmes en détresse», a-t-elle précisé.La réinsertion par le travail et la formation est le principal axe de travail dans ce centre qui est arrivé à placer cette année une dizaine de jeunes filles dans des écoles et centres de formation, entre autres à Corso (Boumerdes), Birkhadem (Alger) et Tipasa.Durant l’année 2006, le Cnfvsd a hébergé une trentaine de mères célibataires sur les 117 pensionnaires recensées, Sur ces pensionnaires, 32 ont bénéficié de réinsertion familiale après un séjour thérapeutique au sein de l’établissement, 17 récupérées aussitôt par leur famille après leur accouchement, 25 suivies à l’extérieur (chez elle ou dans des familles d’accueil), 11orientées vers des institutions spécialisées (maison acceptant des enfants ou des personnes âgées), 02 envoyées en formation spécialisée (assistante sociale et styliste), et enfin une vingtaine en phase d’investigation psychosociale. Un règlement intérieur strict est soumis aux pensionnaires dont les entrées et sorties sont réglementées sur la base d’un engagement moral signé par elles avant leur admission. Outre un suivi psychologique régulier dans le centre, un suivi médical hebdomadaire est pris en charge par les responsables du centre qui font appel à des médecins bénévoles de Bou Ismail, «très à l’écoute des besoins du centre en particulier en matière de prise en charge gynécologique», a indiqué la directrice.«Les bonnes volontés existent pour venir en aide aux femmes du centre sous diverses formes», a tenu à témoigner, à cet égard, Mme Benghanem.Des projets, Mme Benghanem en a pour ses pensionnaires, qu’elle appelle affectueusement «mes filles». Ceux-ci, qui se concrétiseront prochainement sur un espace de 7 ha et portent sur la réalisation d’une vingtaine de chambres, d’un terrain de sport et l’aménagement d’espaces verts pour rendre les lieux encore plus conviviaux et redonner l’envie de vivre à des femmes désabusées, qui ne croient plus en l’avenir.
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APS
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