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Son littoral est devenu subitement trop étroit pour accueillir ces
milliers de véhicules et ces centaines de milliers d’estivants.
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Il est inutile de s’attarder sur les conséquences catastrophiques provoquées par l’absence d’une sérieuse vision en matière d’investissement touristique dans cette wilaya du centre du pays, bien qu’elle dispose d’un environnement naturel qui peut rendre les familles heureuses pendant leurs vacances et leurs journées de repos. Si la nature a offert autant d’atouts, malheureusement l’homme s’est montré indifférent et insensible à ces avantages, tels que la disponibilité de la mer, des espaces forestiers, des monuments historiques et sites archéologiques, de la richesse de son artisanat et enfin des patrimoines culturels légués par les civilisations ayant vécu dans cette portion du bassin méditerranéen.
Investir dans le secteur du tourisme au milieu de cette partie du littoral algérien, limitrophe avec les wilayas d’Alger, Blida, Aïn Defla et Chlef, relève de l’utopie, en raison de l’indifférence des décideurs, qui restent figés dans leurs réflexes des années de plomb. Exceptionnellement, un seul opérateur national a su frapper à la bonne et influente porte pour contourner toutes les embûches locales, afin de voir enfin son projet se concrétiser. D’ailleurs, après 4 années de démarches, il vient d’obtenir son permis de construire afin d’engager les travaux de son projet touristique d’un niveau mondial, pour un coût qui avoisinera 3,2 milliards de dinars. S’il a finalement réussi à décrocher «le sésame», c’est d’abord grâce à son intelligence, son patriotisme, sa patience, sa fougue et sa folie pour l’Algérie. Ses rares soutiens ont eu gain de cause contre une foule immense de parasites. Nombreux sont les investisseurs qui croient toujours à «l’étoile» du secteur du tourisme.
Gisement d’emplois...
Le bon sens aurait voulu que les décideurs locaux s’imprègnent et s’impliquent sans retenue dans toutes les activités liées au secteur du tourisme pour créer les emplois directs et indirects d’une part et, d’autre part, pour faire bénéficier les communes des retombées financières de ces activités. Et, justement, c’est dans cet élan d’offrir des moments de convivialité aux familles et aux citoyens que des jeunes de la petite localité côtière de Hadjret-Ennous, qui se situe à l’ouest de Tipasa, 43 km environ, s’attellent à métamorphoser l’ambiance au niveau du petit port de cette petite ville. L’implantation d’une imposante centrale électrique aura transformé les ressources financières de cette petite commune. En effet, cette APC est devenue la plus riche commune de la wilaya de Tipasa, d’autant plus que le nombre de ses habitants est insignifiant par rapport à ses richesses actuelles. Les familles de l’ouest et de l’est de la wilaya de Tipasa convergent vers Hadjret-Ennous, nuit et jour en cet été 2011. Pourtant, il n’y a rien d’exceptionnel en matière d’infrastructures. Seulement, le charme de la nature.
Elle est devenue une nouvelle destination pour les noctambules. Elle fait envier les responsables et les commerçants des autres localités. L’état naturel des lieux aura accentué les désirs des virées dans les espaces de la commune de Hadjret-Ennous. Un espace mitoyen avec la mer, un îlot à quelques encablures de ce belvédère aménagé par la wilaya de Tipasa, un rivage et des cabines affectées à des jeunes pêcheurs de petits métiers, des toilettes publiques, voici quelques éléments du décor qui accrochent les regards des visiteurs. Les mouvements incessants des estivants et des véhicules illustrent l’ambiance qui règne au petit port de Hadjret-Ennous. C’est l’après-midi. Le soleil a changé de couleur avant de disparaître à l’horizon. Le ciel dégage de superbes couleurs avant la tombée de la nuit. Des éclats de rire surgissent des grappes humaines éparpillées le long du rivage. Les jeunes ne veulent plus quitter la mer calme et tiède. Des silhouettes regagnent l’îlot à pied. Elles en croisent d’autres qui reviennent au port. Les quelques tentes de fortune qui sont implantées au sein de cet îlot disparaissent dans l’obscurité pour laisser place à des points lumineux.
La lune s’est imposée dans un ciel étoilé. Les clapotis brisent le silence. Quelques embarcations de pêche illuminent l’horizon lointain. La chaleur et le taux d’humidité de la journée ont marqué les esprits de nombreuses familles venues chercher de la fraîcheur. Mustapha avait fait ses achats pour un dîner avec sa famille au bord de la mer, à l’instar d’autres familles. Il a ramené du charbon pour griller des poissons blancs à la braise. Sa fiancée, Feriel, prépare la salade riche en légumes de saison. Sa sœur Hind prétend qu’elle est fatiguée, après avoir passé une journée harassante dans son bureau. Un prétexte pour se mettre sur un petit rocher et contempler la mer en cette douce nuit de juillet. L’autre sœur de Mustapha s’appelle Soraya. Elle bouge à droite et à gauche pour porter une aide. Les brochettes vont être prêtes. Le feu illumine le petit espace. Mustapha utilise une lampe électrique pour vérifier l’état des produits placés sur le charbon. Merguez, escalopes de poulet, de la tomate et de l’oignon avaient été préparés pour compléter les brochettes. Hind avait ramené avec elle une marmite pleine de riz assaisonné. C’est sa spécialité. Son frère Mustapha avait été chargé de cuire les poissons et les brochettes pleines. Son père, Mohamed et sa mère Oum-El-Khir le regardent tendrement. Soudain, le téléphone sonne.
C’est Mahfoud qui appelle depuis son lieu de travail, perdu au milieu du désert algérien. En fait, c’est pour souhaiter un joyeux anniversaire à Mustapha. Ce fut la surprise de la soirée. Personne n’a pensé à cette célébration d’un anniversaire au bord de la mer. Mustapha avait organisé son événement tout seul. Le dîner était délicieux. L’eau minérale fraîche, un panier de fruits bien garni est servi après ce menu soft d’anniversaire. Les estivants lancent des regards furtifs à cette famille lors de leurs passages. Il est 22h30. D’autres familles commencent à quitter le bord de la mer. Elles viennent de passer des moments mémorables dans cet endroit calme. Un peu plus loin, des jeunes chantent en chœur des refrains, accompagnés dans leurs chants par les notes musicales d’une guitare et le rythme de la derbouka. Une ambiance inattendue s’installe. Des femmes avaient choisi ces moments dans l’obscurité pour se baigner et pousser des youyous. Il est 23h15. Beaucoup de familles sont attablées sur la terrasse du port de Hadjret-Ennous. Sorbets, merguez, foie, viande, dinde, salade, café, thé et limonade sont proposés aux familles qui désirent dîner au milieu de cette esplanade du port. Après leur dîner copieux, Mustapha et sa famille se mêlent à ce monde qui occupe l’esplanade du port.
Les jeunes de Hadjret-Ennous, à l’image de Issâd qui avait loué un kiosque, font beaucoup de mouvements pour satisfaire leur clientèle. Le parking des véhicules affiche complet. Les familles abandonnent leurs progénitures dans les toboggans et autres équipements de loisirs et de jeux. Quand les coupures de courant surgissent, elles créent la panique chez les familles et leurs enfants. Les grillades dégagent des fumées. L’atmosphère conviviale est très appréciée par les familles. Les femmes accompagnées par leurs filles et leurs enfants viennent toutes seules dans cet endroit pour respirer l’air marin frais et s’évader de la monotonie de leurs maisons. Cette nouvelle destination pour les virées nocturnes a été très bien accueillie par les citoyens en quête de lieux de repos. A quelques kilomètres, à l’ouest de Hadjret-Ennous, un autre espace subit le rush des familles, toujours dans le même état d’esprit. La wilaya de Tipasa recèle une multitude d’endroits similaires, il suffit d’un petit effort local pour les transformer en des lieux de rencontre et de bonheur pour les familles algériennes durant les saisons estivales.
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