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L’élaboration du plan permanent de sauvegarde de la Casbah d’Alger vient d’être achevée. « Ce plan, qui est un instrument juridique, a été lancé en 2007. Il a été préparé par une équipe de 25 experts de différentes spécialités. Nous avons étudié la Casbah de fond en comble. Nous connaissons le mal de ce patrimoine. Nous sommes intervenus pour sauver des maisons qui risquent de tomber alors qu’elles sont encore occupées », a déclaré Abdelwahab Zekkar, directeur général de l’Office national de gestion et d’exploitation de biens culturels protégés, invité ce dimanche 21 novembre de la chaîne III de la radio nationale.
Il a indiqué que le nombre des habitants de la Casbah dépasse actuellement les 50.000. « Et pour protéger les biens et les personnes, nous sommes obligés d’utiliser tous les moyens. Le plan détaille les opérations à mener pour gérer les canalisations d’eau, combler les parcelles vides, lutter contre les constructions illicites et interdire l’utilisation du béton et de l’aluminium. Les parcelles doivent être construites pour renforcer les habitations et éviter l’effondrement en château de cartes. Cela est nécessaire car la Casbah est bâtie sur une pente », a-t-il dit.
Il a reconnu que la Casbah d’Alger est dans un état de délabrement total. « Depuis trente ans que nous parlons de la Casbah, classée patrimoine mondial, nous ne savons pas à ce jour comment faire pour gérer et exploiter ce bien culturel », a-t-il dit. « Nous allons revenir à la chaux, aux couleurs de l’époque, aux décorations avec mosaïques. Et là, nous avons besoin de tout le monde, de tous les métiers ainsi que de la formation professionnelle », a-t-il ajouté.
L’Agence nationale des secteurs sauvegardés qui a été créée cette semaine aura la charge d’exécuter le plan de protection de la Casbah ainsi que le patrimoine d’une dizaine d’autres villes du pays (Dellys, Ghardaïa, Tlemcen, Annaba, Constantine, Béjaïa, Cherchell, Tazoult, Tipasa,). « L’Agence est un organe d’exécution de puissance publique qui gère les secteurs sauvegardés. Elle sera le seul interlocuteur en matière de sauvegarde et de contrôle. Elle aura à élaborer un plan permanent de sauvegarde dont la gestion sera assurée par les experts », a-t-il précisé.
Selon Abdelwahab Zekkar, les villes représentatives du patrimoine algérien n’ont pas disparu. « Elles sont là mais elles agonisent. Dernièrement à la Casbah d’Alger, nous sommes intervenus sur 394 maisons que nous avons renforcées dans l’attente de la restauration. Nous avons montré que c’était possible », a-t-il souligné. Il a annoncé que des mesures d’urgence ont été lancées pour restaurer la mosquée antique de Ketchaoua à Alger et sauver les minarets de l’effondrement. Selon lui, un avis d’appel d’offres international a été publié pour choisir les entreprises qui vont exécuter le projet de sauvegarde de cette mosquée.
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