Quatrième de couverture
« Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français... »
« Moi j'écoutais et j'entendais qu'on me jugeait intelligent. Mais je ne comprenais pas bien comment les qualités d'un homme ordinaire pouvaient devenir des charges écrasantes contre un coupable. »
Camus In L'Etranger
L'étranger est, comme tout le monde le sait, l'histoire d'un meurtre, ou plutôt l'histoire d'un homme qui commet un meurtre. Cet homme s'appelle Meursault. Il est l'étranger. Un homme étranger à un monde, à une société. Un homme tout à la fois logique, froid, sensible, neutre, rigoureux, taciturne et simple. Beaucoup d'épithètes pour un seul personnage ? Certes non, car Meursault est né de la plume d'Albert Camus.
L'étranger est l'exemple du livre porté, et je dirais même engendré, par un cisèlement stylistique et grammatical absolu. Car derrière l'apparente simplicité de ses phrases courtes, et de ses images quotidiennes, la langue de L'étranger est à la fois splendide et génialement évocatrice. On entend Meursault dans ce long récit à la première personne, on le voit, on a l'impression de le comprendre, de souffrir avec lui... et même parfois de penser comme lui.
Si bien que les lectures de l'œuvre finissent par apparaitre innombrables : critique sociale ? illustration désabusée de l'implacabilité du destin ? peinture psychiatrique cruelle ?...
A lire ou pas ?
La question ne se pose même pas. Ce d'autant que c'est très (trop) rapide (moins de 200 courtes pages). Ce livre est de ceux, rares, qui tout à la fois changent votre vision de la littérature et du monde. Imperceptiblement. Mais sûrement.
Il est interdit de passer à côté de tels bonheurs...
http://leblogdesbouquins.blogspot.com/2010...bert-camus.html
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