Un projet qui pose problème
Maquette du centre arabe d’archéologie
.
Le CAA permet de favoriser la recherche archéologique mondiale et le dialogue intellectuel entre les pays arabes en particulier.
Pourquoi le projet relatif à la construction de l’unique centre archéologique du monde arabe est-il à l’arrêt ? Au départ, la wilaya de Tipasa avait immédiatement mis à la disposition de Khalida Toumi, ministre de la Culture, une assiette foncière de 30 000 m2 située à l’entrée est de la ville de Tipasa. Le projet du président Bouteflika avait bénéficié d’un espace privilégié pour que soit érigée cette infrastructure imposante du secteur de la culture. Le choix de son architecture arabo-musulmane n’était pas fortuit.
L’Unesco avait applaudi quand l’administration du département ministériel de Khalida Toumi, qui était en charge du suivi des travaux de ce projet, avait réalisé et achevé les travaux de terrassement, étrangement, en un temps record. Malheureusement, 9 mois se sont déjà écoulés. Le terrain, en question du projet est à nouveau déserté. Point d’entreprises de réalisation. La maîtrise de l’ouvrage est assurée par l’Agence de recherches des projets de la culture (ARPC), dont le siège se trouve à Alger. Toutes nos tentatives locales pour recueillir des informations relatives à la cause de l’arrêt brutal des travaux de cet important projet sont demeurées sans réponse. Néanmoins, selon nos sources sûres recueillies à Alger, le projet présidentiel, s’il demeure bloqué jusqu’à ce jour, c’est en raison des conclusions de la décision de la Commission nationale des marchés (CNM).
En effet, la CNM continue à émettre des réserves sur le cahier des charges des gros œuvres. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, en visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Tipasa, au mois de décembre 2009, avait pourtant promis aux responsables de la wilaya qu’elle entreprendrait des démarches dès son retour à Alger, pour débloquer la situation et permettre à ce projet d’envergure internationale de reprendre les travaux. Il n’en est rien. Une enveloppe financière, d’un montant qui avoisine 250 milliards de dinars, avait été allouée pour les travaux de terrassement, la construction et la viabilisation du Centre arabe d’archéologie (CAA). Un projet que nos voisins ont tout fait auprès des pays arabes, pour son implantation dans le royaume chérifien. La décision de construire le CAA avait été finalement prise lors de la 17e Conférence arabe sur le patrimoine archéologique, organisée à Nouakchott (Mauritanie) au mois de décembre 2003.
Le CAA permet de favoriser la recherche archéologique mondiale et le dialogue intellectuel entre les pays arabes en particulier. Il sera pourvu de deux amphithéâtres d’une capacité globale de 600 places, d’un musée d’archéologie et des arts rupestres, d’un laboratoire de préservation des biens culturels, d’une bibliothèque et d’un institut de formation en archéologie en post-graduation. A l’instar d’autres projets de grande envergure en Algérie, le CAA , de surcroît un des grands projets du président de la République, qui devait être réceptionné au mois de décembre 2011, n’échappera pas à la «gymnastique nationale», à savoir d’abord un retard et, éventuellement, suivi de la réévaluation des coûts de ses futurs travaux, car celui du coût de l’équipement de toutes les infrastructures du CAA, toujours gardé secret, avoisinerait environ 600 milliards de dinars. La préservation du patrimoine archéologique n’a pas de prix, selon de nombreux archéologues.
.
M'hamed Houaoura
.
Les commentaires récents