RÉPERTOIRE BIBLIOGRAPHIQUE (1844-2008)
Un précieux outil de travail
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Un ouvrage utile vient d’être récemment édité aux Editions Casbah destiné aux artistes et aux chercheurs notamment.
L’Art en Algérie, répertoire bibliographique 1844-2008 nouveau livre sorti aux Edition Casbah a fait l’objet jeudi dernier d’une séance de vente-dédicace à la librairie du Tiers-Monde par ses deux auteurs Mansour Abrous et Saâdia Sebbah. Premier outil bibliographique fouillé, dédié aux arts en Algérie, ce document recense 184 auteurs, 839 artistes, 4777 références d’articles de presse et 127 catalogues d’expositions. L’information est classée par ordre alphabétique (auteurs/artistes), thématique (liste des documents écrits sur un sujet) et choroïdienne. Un travail ardu mais nécessaire dans un pays qui souffre cruellement de l’absence de repères et d’archivages dans tous les domaines, a fortiori historique ou artistique, ce dernier étant souvent relayé au dernier plan. Deux personnes ont décidé ainsi de prendre le taureau par les cornes. Mansour Abrous, chargé de mission culture et communication à la mairie de Paris ayant déjà à son actif Les artistes algériens. Dictionnaire biographique (1917-1999) (Casbah Editions, Alger, 2002) et l’Annuaire des arts en Algérie (1962-2002), Alger 2004, a récidive en se remettant à la collecte de documents. Spécialise en science documentaires, Saâdia Sebbah ex-conservateur, chef de service au Palais de la culture et récemment conservateur en chef de la bibliothèque nouvellement créée de la wilaya de Tipaza, s’est chargée elle aussi de remettre de l’ordre dans tous ces documents. «Mon rôle consistait à veiller à tout ce qui est pratique, pour faciliter l’accès à cette information, à toute cette matière, que Monsieur Abrous a collecté, je lui ai facilité la tâche, en proposant d’agencer ce travail par des indexs, l’aspect technique, comment présenter ce répertoire...De par mon métier, mon souci, est de mettre cette matière intellectuelle et scientifique au profit du lecteur, il s’agit pour moi de faciliter l’accès à cette recherche ou faciliter aux chercheurs l’accès à cette information», nous a-t-elle confié. Pour plus d’informations sur ce précieux ouvrage, nous avons rencontré pour vous Monsieur Mansour Abrous...
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L’Expression:
Vous venez de sortir un nouveau livre portant sur l’art en Algérie, un
répertoire bibliographique de 1844 à 2008, un travail ardu sans doute,
comment cela s’est-il concrétisé?
Mansour Abrous:
Oui, c’est un ouvrage bibliographique sur l’art en Algérie de 1844 à
décembre 2008. 1844 car tout simplement c’est la date du premier
document qui a été recensé, bien évidemment de l’époque coloniale où
l’on écrivait sur ce qu’on appelait «Une industrie barbaresque».
Cet ouvrage, je l’ai fait en collaboration avec une collègue, Saâdia
Sebbah, qui est conservateur au Palais de la culture. C’est un document
qui vient en prolongement du premier ouvrage qui était Le dictionnaire
des artistes plasticiens qui, lui, se présente comme une base de
données biographiques. C’est donc une base de données qui peut
permettre aux opérateurs culturels, aux artistes et aux universitaires
d’aller puiser de la documentation au plus près de leur intérêt.
Tous
les artistes algériens sont répertoriés. Toute la presse algérienne est
dépouillée depuis 1962 et bien évidemment il y a une collecte qui est
faite à partir des ouvrages, des recherches universitaires, et des
catalogues. Je profite de l’occasion pour remercier Casbah Editions qui
m’a permis à la fois d’éditer le dictionnaire et d’éditer cet ouvrage,
L’Art en Algérie.
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Cela a dû être un travail de longue haleine et très difficile, non?
Il
y a un triptyque dans ma vie qui est conviction, engagement et
volontarisme. A chaque fois que j’entreprends une tâche, ma première
lutte se dirige contre le découragement, j’arrive toujours aux
objectifs et j’ai toujours en arrière-plan, le principe que ces
documents sont d’utilité publique et qui sont très importants pour le
concitoyen et cela arrive à vaincre bien des défaillances et les
difficultés.
Effectivement, ce fut un immense travail, au-delà de
l’immensité de la tâche, c’est le fait que les bibliographies en
Algérie, malheureusement, ne sont pas regroupées. Il n’y a pas de
tradition de collecte de l’information, alors, autant sur la presse
indépendante post-1992 à aujourd’hui. grâce aux sites Internet, on peut
aller piocher très facilement - je suis quotidiennement l’information
ne serait-ce que sur votre quotidien L’Expression - mais si on remonte
aux sources bibliographiques antérieures à 1992, et même à
l’Indépendance, c’est un travail très harassant. Bien sûr il y a
quelques instituions où l’on peut trouver de la documentation mais
malheureusement elle n’est pas classée, rangée, c’est donc un travail
de longue haleine. Comme tous les travaux de recherche.
Il s’agit en
fait de se référer aux notes. Si on prenait l’exemple de vos articles,
qui sont très nombreux et très intéressants, que vous avez consacrés
aux artistes algériens, les gens peuvent sur L’Expression savoir qu’un
papier sur untel a été écrit à telle époque, mais bien évidemment il
faut qu’il aille sur le site du journal L’Expression pour qu’il puisse
piocher, car ces articles-là appartiennent à la fois au journal, au
journaliste qu’il a écrit bien évidemment, moi je fais simplement une
sorte de liaison entre ce qui a été écrit et l’artiste dont on parle.
Le reste du travail c’est simplement la référence qui est donnée. Je
tiens à signaler l’apport de Madame Saâdia Sebbah qui a été technique
et très organisé car la bibliophilie est une science. Moi j’ai apporté
surtout ma connaissance du champ des arts plastiques et des artistes.
Donc c’est un travail à double main qui a été fait. Saâdia Sebbah a
été, sur le plan de l’organisation et de la rationalité, d’un apport
précieux.
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Une suite?
Pour
être honnête, le prochain est une suite, mais une suite logique. J’ai
envie d’écrire sur la première institution d’art de l’Afrique, en
l’occurrence l’Ecole des beaux-arts qui est la plus vieille institution
artistique et universitaire algérienne puisqu’elle date de 1881. J’ai
envie de mener un travail d’écriture sur l’histoire de cette
institution et son impact à la fois du point de vue du passé, du
présent et peut-être des perspectives d’avenir de cette institution qui
est centrale et qui est en tout cas primordiale dans le devenir
artistique et culturel de l’Algérie.
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O. HIND
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