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Comment des journalistes, des artistes, des prêtres, des militants catholiques, en sont-ils venus à se faire les complices du FLN.
Lorsqu'éclate la rébellion du 1er novembre 1954, les nationalistes algériens disposent déjà de sérieuses connivences dans l'opinion métropolitaine, ainsi que dans certains milieux européens d'Algérie. En France, à partir de médias anticolonialistes, des journalistes engagés, comme Claude Bourdet, Gilles Martinet, Roger Stéphane de France Observateur, Hervé Bourges et Georges Suffert de Témoignage chrétien, poursuivent un combat entamé contre l’armée française en Indochine. En Algérie, le professeur Mandouze, cofondateur de Témoignage chrétien, le docteur Chaulet, l’abbé Scotto et d'autres religieux ont favorisé le travail d'un couple de professeurs, les Jeanson, qui aboutira à la parution, en 1 955, de l’Algérie hors la loi, pamphlet qui entend prouver la légitimité du FLN.
“La violence qui a présidé à l'arrangement du monde colonial, qui a rythmé inlassablement la destruction des formes sociales indigènes, démoli sans restrictions les systèmes de références de l'économie, les modes d'apparence, d'habillement, sera revendiquée et assumée par le colonisé au moment où, décidant d'être l'histoire en actes, la masse colonisée s'engouffrera dans les villes interdites.”
Frantz Fanon in “Les damnés de la terre”
21 juin 1957 : L'assassinat de Maurice Audin par les paras est maquillé en évasion (Algér)
Depuis janvier 1957, la 10ème Division parachutiste commandée par le général Massu a les pouvoirs de police à Alger afin de traquer le terrorisme. Maurice Audin, assistant en mathématiques à la Faculté des Sciences d'Alger, membre du PCA (Parti Communiste algérien, dissous en 1955), est arrêté le 11 juin 1957 vers 23 heures par le capitaine Devis, le lieutenant Erulin et plusieurs parachutistes du 1er RCP (Régiment de Chasseurs Parachutistes).
De son vrai nom Harry Salem, né à Londres en 1921, est un journaliste franco-algérien et fut le directeur d'Alger Républicain.
En 1940, il s'installa en Algérie. Ial milita au sein du Parti Communiste Algérien. En 1951, il devint directeur du quotidien Alger républicain. Il entra dans la clandestinité en 1955, date d'interdiction de son journal en Algérie. Il continua cependant à transmettre des articles en France dont certains seront publiés par l'Humanité.
Il fut arrêté le 12 juin 1957 par les parachutistes de la 10ème D.P, au domicile de Maurice Audin, son ami, arrêté la veille et qui sera torturé à mort.
♥ Fernand Yveton
Le 11 février 1957, le
militant du Parti communiste algérien (PCA), Fernand Yveton, condamné à
mort par la justice coloniale française pour avoir rejoint la lutte
armée pour l’indépendance de l’Algérie, était guillotiné dans la cour
de la prison de Barberousse, à Alger.
♥ Maurice Laban
Né à Biskra où ses parents étaient instituteurs. Il s'engage d'abord
dans les Brigades internationales durant la Guerre d'Espagne. Il en
revient avec de graves blessures. Membre du Parti communiste algérien
(PCA), il rejoint le maquis aux côtés du FLN et sera tué le 5 juin
1956, en même temps que l'aspirant Maillot.
Je considère l’Algérie comme ma patrie. Je considère que je dois avoir à son égard les mêmes devoirs que tous ses fils. Au moment où le peuple algérien s’est levé pour libérer son sol national du joug colonialiste, ma place est aux côtés de ceux qui ont engagé le combat libérateur.
La presse colonialiste crie à la trahison, alors qu’elle publie et fait siens les appels séparatistes de Boyer-Bance. Elle criait aussi à la trahison lorsque sous Vichy les officiers français passaient à la Résistance, tandis qu’elle servait Hitler et le fascisme.
En vérité, les traîtres à la France, ce sont ceux qui pour servir leurs intérêts égoïstes dénaturent aux yeux des Algériens le vrai visage de la France et de son peuple aux traditions généreuses, révolutionnaires et anticolonialistes. De plus, tous les hommes de progrès de France et du monde reconnaissent la légitimité et la justesse de nos revendications nationales.
Le peuple algérien, longtemps bafoué, humilié, a pris résolument sa place dans le grand mouvement historique de libération des peuples coloniaux qui ambrase l’Afrique et l’Asie. Sa victoire est certaine.
Et il ne s’agit pas comme voudraient le faire croire les gros possédants de ce pays, d’un combat racial, mais d’une lutte d’opprimés sans distinction d’origine, contre leurs oppresseurs et leurs valets sans distinction de race.
Il ne s’agit pas d’un mouvement dirigé contre la France et les Français, ni contre les travailleurs d’origine européenne ou israélite. Ceux-ci ont leur place dans ce pays. Nous ne les confondons pas avec les oppresseurs de notre peuple.
En accomplissant mon geste, en livrant aux combattants algériens des armes dont ils ont besoin pour leur combat libérateur, des armes qui serviront exclusivement contre les forces militaires et policières et les collaborateurs, j’ai conscience d’avoir servi les intérêts de mon pays et de mon peuple, y compris ceux des travailleurs européens momentanément trompés.
Henri Maillot
♥ Georges Arnaud
En
1957, aux Editions de Minuit, il signe avec l'avocat Jacques Vergès un
manifeste, Pour Djamila Bouhired. Cette dernière, combattante du FLN,
soupçonnée d'être une poseuse de bombes, est capturée par les paras
français. Torturée, jugée et condamnée à mort en juillet 1957, Djamila
Bouhired sera défendue par Jacques Vergès, qui obtiendra que sa peine
soit commuée (et épousera sa cliente, libérée en 1962). Pour Djamila
Bouhired est, avec le livre d'Henri Alleg La Question, l'un des
manifestes qui alerteront l'opinion publique sur les mauvais
traitements et les tortures infligés par l'armée aux indépendantistes
algériens. Georges
Arnaud est alors arrêté pour non-dénonciation des participants à une
conférence de presse en faveur de l'indépendance de l'Algérie qui
s'était déroulée dans un grand hôtel parisien. Il reçoit le soutien de
Joseph Kessel, Jean-Paul Sartre, Jacques Prévert, François Maspero,
André Frossard et d'autres personnalités. On s'élève à la fois contre
la tentative de violation du secret professionnel, dont Arnaud
bénéficie en tant que journaliste et, de plus en plus, contre la
pratique de la torture en Algérie qui constitue le véritable enjeu de
cette affaire. Inaugurant la stratégie dite d'enfermement militant,
Georges Arnaud passe deux mois en prison. Il profite du scandale
occasionné pour demander non seulement son acquittement mais aussi des
excuses de la part de l'armée. Son procès aboutira à une condamnation
en sursis à deux années d'emprisonnement. Ce verdict sera in fine
annulé par la cour de cassation.
En 1962, Georges Arnaud s'exile en Algérie avec sa famille. Il contribue à la création d'une école de journalisme et au lancement du journal Révolution africaine.
Au début des années 1970, la tuberculose le contraint à plusieurs séjours en France, notamment à Chamonix. À la suite d'une pleurésie, il quitte définitivement l'Algérie en 1974.
♥ Germaine Tillion
Le passé de résistante et de déportée de Germaine Tillion fait oublier qu'elle est aussi une ethnologue, spécialiste de l'Algérie. Elle a passé peu de temps avant la guerre plusieurs années dans les Aurès, une région reculée d'Algérie. C'est le récit de sa vie d'ethnologue qui est relaté dans cet ouvrage. Elle étudie la population nomade, ses rites, son imaginaire, sa vie sociale. Elle décrit également le petit monde des fonctionnaires coloniaux.
Algérien malgré tout
Maurice Tarik Maschino, militant de l’indépendance de l’Algérie, ancien professeur de philosophie à Alger et journaliste à la radio, consacre à cette Algérie, à laquelle il est profondément attaché, un livre de mémoires et de souvenirs
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