Un grand lifting et des projets Branle-bas de combat dans les mairies
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Professionnaliser les acteurs de la vie locale et les adapter à
l'exercice de leur responsabilité. Tel semble être le credo du
ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui lance, à
partir de samedi prochain, plusieurs cycles de formation à l'intention
des 1541 présidents des assemblées populaires communales (APC).
Pour les promoteurs du projet, il s'agit bien plus d'agir sur les
comportements que d'acquérir de nouvelles connaissances. Dix mille
heures de formation sont, d'ores et déjà, inscrites au programme à
travers sept domaines d'activité et dix-huit thèmes. Pour la centaine
d'encadreurs des huit centres où sera dispensée la formation, la
communication et la planification stratégique figurent en bonne place à
côté des finances, des ressources humaines, du management opérationnel,
des lois et règlements et enfin des techniques spécifiques en matière
d'état civil, d'hygiène, de salubrité publique et d'amélioration de
cadre de vie. Voilà un programme qui va faire de la commune la première
école de la citoyenneté et du maire le «premier magistrat» de la
commune
Le rôle n'a pas changé, être le liant du tissu social et assurer un
service public de proximité, même si la fonction a évolué, du fait du
développement de la société et du changement d'état d'esprit des
administrés. Les pesanteurs qui accablent le fonctionnement de la cité,
l'accroissement des demandes sociales, les nouvelles contraintes
environnementales, l'accompagnement des politiques publiques font
partie des multiples préoccupations de l'élu. Il ordonne les dépenses,
remet des titres de recettes, signe les actes d'achat, de vente, de
marchés, dirige les travaux dans son territoire, administre le
patrimoine communal et représente juridiquement la commune. En tant
qu'officier de police judiciaire, il est responsable de l'état civil,
de l'organisation des élections, de la délivrance des permis de
construction et autres autorisations. Enfin, il veille à la publication
et à l'exécution des lois et règlements.
Comment, malgré sa
pénibilité, sa charge de travail et son emploi du temps infernal, le
métier de maire continue à attirer des candidats ? Porter l'écharpe
n'est-il pas synonyme d'engagement total et de volonté d'agir pour la
collectivité ? La mission dévolue à l'élu n'est-elle pas d'être
constamment à l'écoute de ses administrés ? Sous tous les cieux, un
postulant à gérer une commune est censé être disponible et prêt à
satisfaire les besoins croissants des administrés, même les plus
exigeants, les plus râleurs et les individualistes. Le code communal
lui confère d'importantes attributions et responsabilités. Sans être un
expert en tout, le premier magistrat d'une région est censé être non
seulement un bon pédagogue et un conciliateur à même de ménager les
susceptibilités, mais doit en plus avoir une connaissance approfondie
des dossiers, une bonne maîtrise des dépenses publiques et communales,
de la fiscalité régionale, des textes juridiques et des lois.
Qu'il le veuille ou non, sa responsabilité est grande par rapport à
tous les événements qui surgissent dans sa commune. Ancré dans la
réalité quotidienne, il est censé incarner le mieux les aspirations de
ses concitoyens en ayant bien à l'esprit une conscience aiguë de leurs
attentes et de leurs impatiences.
Considéré comme le «bonus
pater familias», le serviteur dévoué de la cité doit par ailleurs faire
preuve d'une grande autorité pour résoudre les problèmes. Il lui faut
donc des compétences avérées, des qualités humaines pour bien gérer les
conflits et donc une bonne formation. Etre garant de la vitalité de la
démocratie locale, défendre avec conviction l'identité locale et
satisfaire, n'est guère une sinécure.
Invoquer les défaillances des élus en matière d'hygiène publique,
d'éclairage, de propreté, de transport, de cadre de vie, d'urbanisme,
de culture... ne suffit plus. Le maire n'est pas le seul à mettre en
cause. Une seule main ne peut applaudir, dit le dicton. Le désintérêt
des citoyens de la chose publique constitue aussi une grave entorse.
Qu'est-ce qui empêche l'amélioration de l'instruction civique des
administrés. Une fois sensibilisés, les acteurs sociaux, y compris la
population, pourront être consultés pour débattre d'un projet communal.
En méconnaissant le fonctionnement des institutions (telle la loi
n°90-08 du 7 avril 1990 relative à la commune), comment pourront-ils
contribuer efficacement à la vie de la cité ? Remédier à la mauvaise
santé de la démocratie locale, passe par l'information et la
participation des citoyens.
Constatant que les bonnes idées
ne suffisaient plus, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités
locales a décidé de passer à l'action. En lançant cet imposant projet
de recyclage destiné à tous les présidents d'APC d'Algérie, il veut
mettre un terme aux carences et aux dysfonctionnements qui
rejaillissent immanquablement sur la vie dans les communes. L'objectif
est non seulement de contribuer à mieux faire comprendre le rôle exact
de l'élu dans la cité, mais aussi d'améliorer le dialogue intercommunal
et de réconcilier les citoyens avec leurs villes.
Il y a eu dans le passé de nombreuses journées d'études destinées aux élus.
Un guide a même été édité par l'administration centrale des
collectivités locales, traitant avec précision des règles de gestion à
l'usage des représentants de la population. Mais l'action d'envergure
qui vient d'être enclenchée, va certainement contribuer à secouer
sérieusement le cocotier et à terme à assurer une meilleure gouvernance
des communes.
Véritable sacerdoce, le métier de maire s'avère
être en plus un métier à risques. A côté des fraudeurs responsables de
fautes caractérisées, combien d'élus ont été poursuivis pour des
infractions non intentionnelles ? Combien face aux exigences de la
tâche ont fini par jeter l'éponge ? Combien ont été révoqués,
condamnés, poursuivis en justice dans l'exercice de leur fonction ?
L'information et la formation des élus constituent une tâche
prioritaire qui ne peut être que salutaire. Sonatrach consacre
annuellement 40 millions de dollars par an pour la formation de ses
cadres. Pourquoi ne pas faire de même ? Etre maire en 2008 est loin
d'être une sinécure. L'Etat doit s'investir entièrement dans ce créneau
qui ne peut être que salutaire pour la commune, la ville et le pays.
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Mohamed Bensalah
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Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales organise à partir d'aujourd'hui samedi une formation de gestion locale au profit de 1.541 présidents d'Assemblées populaires communales (APC), a-t-on appris mercredi auprès du ministère. Le coup d'envoi de cette formation d'envergure sera donné à l'Ecole nationale d'administration (ENA) par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni. La formation, dont l'objectif est de permettre aux présidents d'APC d'acquérir des connaissances liées à la gestion locale, «s'inscrit dans la démarche de la modernisation de l'administration territoriale», a-t-on souligné de même source. Il s'agit également de «développer la performance du président d'APC en sa qualité de premier gestionnaire de la commune», a-t-on ajouté. «Huit domaines de formation prioritaires à réaliser en quatre semaines» ont été ciblés à l'issue d'un travail d'analyse des activités et des compétences liées aux exigences de la bonne gestion locale. Ces domaines concernent la communication, la planification stratégique, les finances locales, les ressources humaines, le management opérationnel, l'état civil, l'hygiène et la salubrité, les instruments et, enfin, les actes d'urbanisme.
La formation qui s'étalera jusqu'au 12 juin, se déroulera dans huit centres, à Batna, Tiaret, Alger, Sétif, Annaba, Médéa, Ouargla et Oran. Les 1.541 présidents d'APC concernés par la formation seront organisés en 64 groupes pédagogiques d'une moyenne de 25 personnes et chaque élu aura à suivre quatre semaines de formation, soit 144 heures, auxquelles
il participera de façon alternée et discontinue d'une semaine sur deux, a-t-on expliqué.
250 experts seront mobilisés, outre les professeurs d'université, pour cette formation qui est organisée en collaboration avec l'Université de la Formation Continue, a-t-on précisé.
A chaque fois que l'on évoque les communes, les wilayas et les daïras, il est question de tout sauf de communication, or cette dernière constitue l'enjeu même du changement. Le plan stratégique de grande envergure, élaboré par le ministère de l'Intérieur, avec l'appui logistique de l'UFC, qui entre en action à partir d'aujourd'hui, contribuera à tout le moins à corriger le tir. «Communication !» Le mot est lancé comme une mode. Tout le monde s'y réfère, les linguistes comme les politiques, les sociologues comme les publicistes, les psychothérapeutes comme les militaires. Certes, le concept sonne bien. Il fait moderne, évolué, alors on se l'approprie. On l'utilise et le réutilise souvent à tort et à travers : le chef d'entreprise «communique» ses ordres à ses subordonnées. La télévision «communique» ses messages à sens unique. Les enseignants «communiquent» à leur façon leurs connaissances. Progressivement, le vocable, devenu stéréotype, s'étend à toutes les pratiques sociales. Où en sommes-nous dans ce domaine ? Quels sont nos échecs, nos réussites ? Alors que dans de nombreux pays le développement des activités de communication est placé au rang des priorités nationales, chez nous, comme en témoignent les nombreux dysfonctionnements, trop de signes évidents incitent à douter qu'il y ait véritable désir d'établir une interaction efficace entre citoyens. Même les secteurs concernés, que l'on peut regrouper sous le label «communication», ne semblent guère prêts à donner l'impulsion nécessaire. D'où l'impératif absolu de marquer une pause afin de mieux appréhender l'ère nouvelle qui s'annonce. Une chose est certaine : plus on «communique» et plus on se sent loin de l'autre. On n'échange quasiment plus de points de vues. On se comprend de moins en moins. On parle, certes, de communication, mais sans trop y croire. Le concept évoqué par les uns et les autres paraît encore flou. Si le terme «information» est facile à définir, nous ne pouvons en dire autant en ce qui concerne le concept de communication. En parler revient à s'interroger sur nos capacités à mobiliser les compétences, à renouveler les connaissances et à faire pénétrer l'innovation et l'excellence dans tous les domaines de notre vie quotidienne. En parler revient à mettre en exergue les dysfonctionnements actuels et les mutations en cours liées à l'avènement des technologies nouvelles. Communiquer véritablement est un art et non un don inné. Loin d'être automatique, la communication n'est ni une panacée technologique, ni un processus unique, ni un phénomène passager. Elle n'est pas non plus une idéologie comme on a souvent tendance à le faire croire. La communication, pierre angulaire du développement et élément vital du dynamisme d'une société, est tout d'abord une science qui émerge normalement de la théorie de l'information. Elle est aussi un mécanisme qu'il importe de démonter pour en comprendre le fonctionnement. Elle est enfin, un fait social majeur, une vision des choses, des événements et des hommes dans leurs comportements individuels et collectifs, un modèle donc de culture et de pensée qui fait appel à des méthodologies et à des techniques spécifiques.
Elle annonce la cohésion et l'unité des groupes sociaux dans l'accomplissement des tâches collectives. Elle fait aller de l'avant et assure la promotion sociale et la valorisation des individus et des groupes. Elle contribue à la résolution des problèmes interpersonnels en diminuant les désaccords et en faisant baisser les tensions, les désordres et les conflits. Encore faut-il apprendre à communiquer authentiquement. Encore faut-il être à même de décoder les difficultés relationnelles.
Lorsque l'on fait le parallèle avec des pays de niveau de développement comparable au nôtre, le tableau de notre système communicationnel apparaît peu satisfaisant. Les échecs sont nombreux, la qualité de la formation, pas toujours au rendez-vous, et les obstacles institutionnels en grand nombre. A qui en incombe la faute ? Faire le procès de telle ou telle composante de la communauté, de tel ou tel responsable, ne solutionnera pas le problème. Malgré les événements catastrophiques vécus ces deux dernières décennies, malgré l'hémorragie des départs en exil, notre pays dispose encore d'hommes et de femmes de haute valeur scientifique qui s'acquittent dignement de leurs tâches, qui ont un sens profond de leurs responsabilités et une vision claire des missions à remplir. Les difficultés rencontrées ne sont cependant pas insurmontables. Si l'enjeu est de bâtir une société digne de ce nom, un changement radical des structures et des mentalités est tout à fait possible, tout comme l'est une politique de communication efficiente et stratégique. Le pari de la démocratisation a été gagné sur le plan quantitatif. Il reste encore à le réussir sur le plan qualitatif et sociétal. L'université, censée être un haut lieu du savoir, un réservoir de matière grise et un laboratoire d'idées et d'expériences innovantes, a sa part de responsabilité dans ce déficit communicationnel. L'acte d'apprendre doit être repensé. Le concept d'acte éducatif doit être reconstruit. Pour ce faire, il est des questions à se poser. Quelle société voulons-nous mettre en place ? Pour quelles relations ? Pour quelles formations, c'est-à-dire pour quels adultes de demain ? Placées au centre du système communicationnel, en tant que moteur principal dans la relation entre citoyens, les Assemblées Populaires Communales n'ont pas toujours été conscientes de leur position stratégique frontale et des conséquences, parfois désastreuses, des dysfonctionnements recensés, ici ou là. L'inexpérience de certains élus, leurs négligences coupables, leur insouciance manifeste face à des situations graves, ont fini par jeter le discrédit sur toute l'administration et ceux qui la dirigent. Que dire des comportements antisociaux, du népotisme et du favoritisme, souvent à l'origine de graves troubles sociaux ? Sans être la potion miracle, la communication et la transparence doivent s'imposer comme instruments premiers de la mission de l'élu. Cela suppose des compétences avérées chez les gestionnaires du service public, des habiletés pédagogiques, une stratégie intelligente et un désir de relations interactives entre l'élu et ses administrés. Cela suppose également une maîtrise absolue des techniques communicationnelles et spécifiques (gestion de l'état civil, de l'hygiène, de la salubrité publique, de l'urbanisme...), des techniques de planification stratégique (dispositif et processus des programmes de développement...) et des techniques managériales opérationnelles (organisation, gestion du temps...). Cela suppose enfin, une bonne assimilation des techniques financières et budgétaires, une bonne compréhension des lois et règlements en vigueur et des compétences avérées en matière de ressources humaines. Or, pour l'heure, ces exigences sont loin d'être réunies. L'acte communicationnel, le feed-back, la transaction entre citoyens et élus, ne s'instaureront que si un cadre d'interactions basées sur des rapports directs sains et sans entrave est mis en place. Les moyens technologiques peuvent contribuer grandement à l'amélioration des rapports entre citoyens. Sans se substituer aux méthodes qui privilégient la relation personnelle, l'expérience, le travail en équipe, pour lesquels les managers retrouvent leur rôle originel, les nouveaux moyens d'information et de communication peuvent être d'une grande efficacité.
de la communication locale et nationale
En dessillant les yeux sur les nouvelles réalités du monde, nous pouvons aisément constater que le concept de communication n'est pas un vain mot. Pour les pays qui vont de l'avant, qui font des progrès constants dans tous les domaines, et qui ont acquis une puissance technologique et un haut degré de prospérité, le secret est simple. Il est d'abord humain. Il dépend, bien sûr, du savoir du technicien, de l'ingénieur et du chercheur, vraie matière première et source essentielle d'innovation, mais il dépend aussi de la qualité des relations humaines, de l'échange d'informations, du partage des ressources et du travail coopératif.
Les bouleversements engendrés par les NTIC sont en train de transformer radicalement et progressivement tout le système communicationnel mondial. Comment ignorer cela ? Sans être la panacée, cette révolution informationnelle qui s'instaure est en train de remettre profondément en cause les pratiques ancestrales. De nouvelles logiques de gestion des ressources humaines et matérielles se mettent en place.
La logique Internet impose désormais que l'on révise, réingénierise, localement, dans chaque commune s'entend, mais au plan national sans doute aussi, l'ensemble du processus de communication de l'IST (Information scientifique et technique) en le centrant sur l'usager final. Chaque citoyen, quel que soit son sexe, son âge, et son degré d'instruction, devrait avoir la possibilité d'accéder aux documents et informations qui le concernent. Pourquoi, à l'instar des entreprises économiques, les mairies n'intégreraient-elles pas dans leur organigramme des services, voire des divisions ou des cellules de communication et d'information, qui remplaceraient l'obsolète cahier de doléances ?
Les colloques et séminaires sur le sujet n'ont, à ce jour, donné lieu qu'à de longues palabres. Les lancinantes interrogations demeurent sans écho. La dénonciation des dysfonctionnements, des carences et des forces d'inertie n'a fait qu'accentuer les illusions. Le moment est peut-être venu de rénover l'idée de rénovation, par des actes concrets. Au-delà de la remise en cause des structures, des contenus et des méthodes, un énorme effort d'information reste à faire au niveau des esprits. La réussite ne repose pas seulement sur la capacité à appliquer des techniques. Au sein de la commune, les compétences humaines et les infrastructures technologiques existent. Elles ne demandent qu'à être mises en synergie et réactivées.
La mise en place actuelle, par le ministère de l'Intérieur, de programmes spécifiques de formation et/ou de recyclage aux nouvelles formes de communication intra et extra-muros, destinés aux gestionnaires des villes et communes, contribueront sans aucun doute à sortir ces contrées de l'isolement, tout en améliorant progressivement le cadre de vie des habitants. Dans un second temps, des réseaux de campus peuvent être envisagés pour une interconnexion permanente des actions entreprises ou à entreprendre.
Délivrée des contraintes du local, une communication régionale et nationale multi-nodale peut, grâce au recours des techniques nouvelles, répondre en temps réel aux demandes et exigences des électeurs. Il est aberrant de constater que nos APC, qui ont fait l'objet, ces dernières années, d'un grand lifting, soient les dernières à se moderniser du point de vue logistique. En visitant ces lieux, on constate que le cadre est propre et accueillant, mais qu'il manque l'essentiel : le citoyen ne se sent pas chez lui, comme le laisse entendre le fameux slogan «Min el chaab oua ila el chaab». Faire abstraction des nouveaux outils de communication et de transmission de l'information scientifique et technique revient à descendre un escalator qui monte.
Le retrait du moindre document administratif, ailleurs automatique et immédiat, relève du parcours du combattant. Que dire de la faune de bureaucrates zélés qui, par leur comportement néfaste, nuisent à la bonne image de l'institution. La formation et le recyclage en gestation (1) pour les présidents d'APC, des chefs de daïra et les secrétaires généraux de wilaya seront incomplets s'ils ne concernent pas les hommes et les femmes en contact direct avec les citoyens.
Les wilayas, les daïras et les communes algériennes ne se transformeront pas miraculeusement par l'action d'un gouvernement, aussi habile soit-il. Elles doivent pouvoir compter sur elles-mêmes et prendre des initiatives.
Les enjeux sont considérables. Si nous ne
parvenons pas à comprendre et à faire comprendre la nature des
changements nécessaires, nous demeurerons, et pour longtemps, des
marginaux du progrès et du développement, qui n'est pas toujours prise
en charge par la technologie, telle qu'elle se présente actuellement
dans notre pays. Mais cela ne saurait durer, même si les résistances au
changement demeurent fortes.
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* Ce plan stratégique, en vue d'une professionnalisation plus poussée
des acteurs de la vie locale, vise dans un premier temps pas moins de
1.541 présidents d'APC qui seront réunis dans huit centres (Oran,
Alger, Annaba, Sétif, Ouargla, Batna, Tiaret, Médéa) et constitue une
1ère étape. Suivront d'autres formations destinées aux chefs de daïras
et aux secrétaires généraux de wilaya.
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par Mohamed Bensalah
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L'élu local, «kfaza» et alléchantestentations : on veut augmenter ses indemnités à un niveau «honorable»
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On ne devient pas élu local pour les indemnités mais pour le pouvoir que cela donne. Augmenter les indemnités rendra-t-il les élus moins attirés par les alléchantes tentations? Question philosophique dans un pays où le travail a cédé le pas à la «kfaza» Augmenter «honorablement» les indemnités des élus locaux. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni. Ces indemnités seront «hissées à un niveau honorable qui permettra à l'élu de se consacrer pleinement à l'exercice de ses missions principales». Hisser, c'est le mot, pour un élu local honnête qui se contente de son indemnité et qui ne monnaye pas sa position dans un «carrefour» du pouvoir local.
Ce n'est pas en général l'indemnité qui suscite les «vocations» mais la possibilité de faire «fructifier» une position dans une assemblée ou un exécutif communal. C'est aussi cet usage qui provoque la déconsidération générale des gens à l'égard de la probité des élus.
Mais si l'on se place dans l'optique «normale» d'un élu honnête, qui ne s'offre pas des extras en marge de la légalité et dans l'abus de pouvoir, les indemnités perçues par un élu local sont une misère comparativement à celles des députés. Outre 3.000 dinars d'indemnité de représentation, les élus perçoivent 550 dinars lors des réunions et une prime de 700 dinars pour les plénières.
4.250 dinars au maximum, c'est tout ce que percevra un élu local honnête. Les membres de l'exécutif sont détachés et conservent leur salaire de l'établissement ou entreprise où ils travaillaient. A titre de comparaison, les députés perçoivent près de 150.000 dinars auxquels on pourrait ajouter des extras bien légaux comme le prêt sans intérêt pour l'achat d'un véhicule et la «prime de logement» de l'ordre de 65.000 dinars par mois. Et surtout ne criez pas au scandale, de nombreux députés considèrent qu'ils sont très mal payés...
Question d'appréciation, sans doute. Mais on peut rester dans le
domaine objectif et, sans faire insulte à ceux qui occupent,
occasionnellement, les travées de l'Assemblée populaire nationale ou du
Conseil de la Nation, que de constater que les élus locaux travaillent
beaucoup plus qu'eux et qu'ils sont surtout plus exposés à la vindicte
populaire. D'ailleurs le plus beau rêve d'un élu local, en prise avec
les problèmes constants et les colères non moins constantes des
administrés, c'est de sauter vers ce haut lieu de tranquillité et de
farniente qu'est l'Assemblée nationale. Là, aucun égout à déboucher,
aucun émeutier à calmer... Il suffit juste d'approuver et de lever la
main, quand il le faut... S'il n'y avait que l'indemnité comme
«attrait», hors de doute que les vocations seraient nulles au niveau
local. Il faut donc soit être animé d'une foi absolue dans le service
de la population -ce qui est rare en ces temps cyniques- soit, comme
c'est le cas le plus général, en faire un tremplin pour améliorer son
statut social et ses ressources pour les discrètes possibilités
qu'offre le pouvoir communal en matière d'affectation de logements ou
de terrains. Il y a un humour involontaire chez M. Zerhouni quand il
annonce l'augmentation des indemnités des élus communaux à un niveau
«honorable» afin qu'ils puissent se «consacrer» à leur mission
principale et être «à l'abri d'éventuelles tentations». On pourrait
d'ailleurs en faire un sujet de réflexion aux étudiants d'économie: à
partir de quel niveau d'indemnités est-on à l'abri des tentations? Dans
l'Algérie où la «kfaza» l'a emporté sur le travail, même un «pauvre»
salaire de député ne met pas à l'abri. Souhaitons donc aux élus
honnêtes -pardon d'avoir à le préciser à chaque fois- de très bonnes
indemnités et surtout de vrais moyens pour travailler.
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par par M. Saâdoune sur le Q. d'Oran le 24-3-2008
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