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Ô Algéroise,
née des flots de jasmins
qui submergent ta patrie
aimée des Dieux
et détestée des Démons,
sois une Mitidja de saphirs
qui irriguera une vaste plaine
où elle prendra un avant-goût
de l’Infini doux-amer
de la passion amoureuse
qui l’attend au paradis terrestre
où à l’aube
des milliers d’oiseaux
et d’oiselles
s’entretiennent
à travers l’air vierge
comme le miroir de la mer,
où les géants et les géantes,
enfants de la Terre,
se prennent par la main,
où les orangers embaument
la splendeur punique
et la gloire arabe,
où les citronniers
donnent naissance
à des fruits aussi savoureux
que les seins des filles d’Algérie
dont le destin est
d’incarner à jamais
les traités d’Amour
des philosophes andalous
inspirés par les Déesses
berbères, numides et maures
et que les anges de Mahomet
n’ont pas obscurcis
de leur opacité inféconde,
où les jeunes femmes
bien en chair
se poursuivent follement
entre les palmiers
des terres vertes
ou les dunes de pierres précieuses
et montent sur de blanches juments
nerveuses
devant la Méditerranée turquoise,
où des chants anté-islamiques
s’élèvent des médinas
de l’Aurès et de Cabylie,
louant le nonchaloir
de tes hanches
abondantes en roses mystiques
quand tu danses avec finesse
la danse orientale
qui tant parfume
l’âme du poète
qu’elle conduit
à la pâmoison
au milieu des fumées d’encens,
à l’épanchement
entre jasmins et myrtes!
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