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Juba II, maître de Iol,
Protégé d’Octave, élève de Rome ;
Époux de Séléné-la-lune,
Fille d’Antoine et de Cléopâtre la grande ;
Favori de César Auguste,
Et fondateur enfin d’une ville à sa gloire :
Caesarea, Césarée mauritanienne, notre humble Cherchell algérienne
Où désormais l’on cherche une mémoire vaine :
Théâtre, émule du Marcellus romain,
Amphithéâtre à l’arène en quadrature,
Aqueduc et port illuminé d’un phare,
Un cirque, peut-être,
Oui, la mémoire flanche soudain,
malgré l’excellence et la longévité du roi,
- érudit, lettré, écrivain racé,
voguant avec aisance sur la mer historique
et féru tant de peinture et de théâtre, que de physiologie et de synonymie...
- oui la mémoire bascule devant l’absence ici d’une vie quI fut intense,
avec ses fonctionnaires et corps de troupe,
les tumultes du port et l’escadre africaine tapie derrière l’îlot !
Mais qu’est-elle devenue, la rivale de Carthage !
Statuaire, décors et dallage marmoréens :
Auguste Imperator, Apollon aux yeux vides !
Il reste pour notre étonnement,
Les vestiges du jour où il fut grand,
Le gros bourg dérisoire qui s’abrite aujourd’hui,
Sous les arbres étranges de son forum d’opérette,
Habité aujourd’hui par mouettes et goélands...
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Vincent Paul Toccoli
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