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Césarée a donné naissance au moins à deux grands hommes, l'empereur Macrin, et le grammairien Piscien dont les ouvrages furent célèbrent au Moyen-Age; mais dans l'histoire de la ville, la figure la plus importante est sans aucun doute celle d'un citoyen par adoption, le roi Juba II.
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Il appartenait à une famille princière qui prétendait remonter j'usqu'à Hercule, et avait fourni à la Berbèrie ses principaux souverains. Son père Juba Ier, roi de Numidie, avait pris parti pour les Pompéiens réfugiés en Afrique, et, attaqué à l'Est par Bocchus, à l'Ouest par César, Juba Ier avait été battu et acculé au suicide ( 47avant J.C.). Son fils, âgé de cinq ans senble-t-il, fut emmené par César pour figurr dans son triomphe. Une fois à Rome, il y resta et y reçut son éducation.
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Il n'eut pas à se plaidre de cette captivité dorée car elle lui valut un trône et une épouse. Un de ses compagnon de jeu, devenu l'empereur Auguste, le jugea assez romanisé et assez sûr pour qu'on pût lui confier sans danger le royaume de Maurétanie -ô ironie celui-là même de Bocchus, l'ennemi de son père- et il le maria à une autre éxilée, Cléopâtre Sélenè, la fille de la grande Cléopâtre et du trimvuir Marc-Antoine, qu'on avait conduite en Italie après la défaite et la mort de ses parents. Ainsi, le fils et la fille de souverains détrônés par Rome retrouvaient un trône grâce à Rome; ils ne déçurent pas une si grande confiance et se montrèrent des aliés fidèles, dociles même.
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Le petit-neveu de Jugurtha ne fit jamais la guerre que du côté des Romains et contre ses compatriotes berbères: ce zèle lui valu les honneurs du triomphe. Mais il mena aussi en faveur de Rome une propagande autre que celle des armes: il transforma sa capitale, changeant à la fois son nom et son aspect et il en fait un pôle d'attraction grâce à une ambitieuse politique d'urbanisation. Le thâtre seul a résisté au temps, mais il y avait aussi un palais, des temples, et bien d'autres monuments splendides, qui étaient comme un plaidoyer en faveur de la civilisation romaine.
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Juba veilla aussi à la décoration de ces édifices. Si le sol de Cherchell a livré tant de statues, parmi les plus belles trouvées en Afrique du Nord, cela s'explique en bonne partie par l'influence de ce souverain éclairé qui fut peut être un collectionneur et de toute façon un ami des arts et un protecteur des artistes.
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Il fut enfin un savant dont l'érudition faisait l'admiration des connaisseurs.
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