Les funérailles de l'ancien ministre de la Défense nationale et membre du Haut comité d'État, le moudjahid Khaled Nezzar ont eu lieu, hier, à Alger. L'ex-chef d'état-major des armées, entre 1988 et 1992, a été inhumé au cimetière d'El Alia dans une ambiance empreinte de beaucoup de tristesse. Les proches du défunt n'étaient pas seuls. Les obsèques de l'homme qui fait partie des sauveurs de la République ont eu lieu en présences de hauts gradés de l'armée, à leur tête le général d'armée et chef d'état-major de l'ANP, Saïd Chanegriha. Ce dernier a présenté en son nom et au nom de tous les éléments de l'ANP, ses plus sincères condoléances à la famille, «priant Dieu Tout-Puissant de couvrir l'âme du défunt de sa Sainte Miséricorde et de l'habiter dans des Jardins Spacieux avec les martyrs et les amis authentiques, et d'inspirer à sa famille et à ses proches la patience et le réconfort dans cette grande affliction». La directeur de cabinet à la présidence par intérim, Boualem Boualem, les généraux à la retraite, Mohamed Touati, et Mohamed Mediène, dit Toufik, deux compagnons du défunt qui ont pris part à la lutte contre le terrorisme, sont également venus accompagner leur frère à sa dernière demeure. En plus d'anciens hauts gradés de l'armée et des autorités militaires, les obsèques du général se sont déroulées en présence des autorités civiles. Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, les ministres de l'Intérieur, Brahim Merad, de la Justice, Abderrachid Tabbi, de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Yacine Merabi, de l'Éducation nationale, Abdelhakim Belabed, du Commerce, Tayeb Zitouni, et l'ex-ministre Amara Benyounès sont venus se recueillir sur la tombe du défunt qui s'est éteint, vendredi à l'âge de 86 ans, des suites d'une longue maladie.
Des personnalités politiques, à l'instar du président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, et d'autres personnalités historiques ont tenu à marquer de leur présence en compagnie d'une foule nombreuse de citoyens, notamment ceux ayant connu feu Nezzar. Il y a lieu de noter que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n'a pas manqué l'occasion de présenter ses sincères condoléances à la famille du regretté. «C'est avec une profonde tristesse que j'ai reçu la nouvelle», a écrit le chef de l'État. Il ajoutera: «Le défunt était l'une des personnalités militaires les plus marquantes. Il a consacré sa vie au service de la nation dans les différents postes et les responsabilités qu'il a occupés».
Tebboune a affirmé partager «avec sa famille et ses compagnons cette grande perte, j'adresse mes sincères condoléances et ma sympathie à la famille du défunt et à la famille de l'Armée nationale populaire, descendante de l'Armée de Libération nationale, en priant Dieu Tout-Puissant de lui accorder Sa Vaste Miséricorde, de le placer dans ses Immenses Jardins et de bénir sa famille, avec la paix». Né le 25 décembre 1937 à Batna, Khaled Nezzar a marqué de son empreinte la scène nationale, jouant un rôle prépondérant à la fin des années 80 et au début des années 90. Sa carrière, jalonnée de responsabilités majeures, a contribué, de manière significative, à l'histoire contemporaine de l'Algérie. Le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire de 1988 à 1990, a été un acteur clé dans la lutte antiterroriste qui a caractérisé cette période. Par la suite, de 1990 à 1993, il a occupé le poste de ministre de la Défense nationale. C'est durant cette période qu'il a joué un rôle majeur dans la prise de décisions visant à interrompre le processus électoral pour les législatives de décembre 1991, une étape cruciale dans l'histoire politique de l'Algérie. Cet acte a sauvegardé le caractère républicain de l'État algérien. N'était-ce cet arrêt des élections législatives, l'Algérie aurait basculé dans une ère moyenâgeuse. Les islamistes de l'ex-FIS prévoyaient un funeste destin pour la République. L'Algérie ne s'en serait pas relevée.
Entre 1992 et 1994, Khaled Nezzar a été l'un des cinq membres du Haut comité d'État (HCE), présidé par Mohamed Boudiaf. Le HCE a joué un rôle essentiel dans la gestion des affaires de l'État à une période critique. La mission du H.C.E. a pris fin avec la désignation de Liamine Zeroual à la tête de l'État en 1994, marquant une transition importante dans la gouvernance du pays. Avant de se retirer de la scène politique. Nezzar, a échappé à la mort, le 13 février 1993. Il est sorti indemne d'un attentat. Un fourgon bourré d'explosifs a été mis à feu à distance à son passage. L'homme qui a bravé la horde terroriste repose en paix parmi ses frères moudjahidine.
Salah Goudjil présente ses condoléances
Le président du Conseil de la nation, M. Salah Goudjil, a adressé un message de condoléances à la famille du général-major à la retraite, ancien ministre de la Défense nationale, le moudjahid Khaled Nezzar, décédé vendredi. «C'est avec une immense tristesse et une profonde affliction que j'ai appris le décès du général-major à la retraite, ancien ministre de la Défense nationale, le moudjahid Khaled Nezzar, paix à son âme», a écrit M. Goudjil dans son message de condoléances. «En cette douloureuse épreuve, je présente mes sincères condoléances à mes soeurs et frères moudjahidine, à la famille de l'Armée nationale populaire, digne héritière de l'Armée de Libération nationale, et aux membres de la famille du défunt, les assurant de ma profonde compassion, et priant Allah Tout-Puissant d'accorder au défunt Sa sainte miséricorde, de l'accueillir en Son vaste paradis et de prêter patience et réconfort aux siens», a ajouté le président du Conseil de la nation.
Les condoléances du président de l'APN
Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, a présenté ses condoléances à la famille du défunt Khaled Nezzar. «J'ai appris avec tristesse et affliction la nouvelle du décès du général-major à la retraite, le moudjahid Khaled Nezzar, puisse Allah Tout-Puissant lui accorder Sa sainte miséricorde», a écrit le président de l'APN.«En cette douloureuse épreuve, je tiens à présenter mes sincères condoléances à sa famille et à tous les membres des familles révolutionnaire et de l'Armée nationale populaire, priant Allah Tout-Puissant d'accorder au défunt Sa sainte miséricorde», a-t-il ajouté.
Mohamed AMROUNI
31-12-2023
https://www.lexpressiondz.com/nationale/khaled-nezzar-rejoint-sa-derniere-demeure-377247
Le général Khaled Nezzar nous a quittés : adieu l’ami !
Khaled Nezzar n’a pas cessé de défendre l’Algérie tout au long de sa vie. D. R.
Je viens d’apprendre avec une profonde tristesse le décès d’un grand homme et d’un ami. Si Khaled nous a quittés ce 29 décembre, après avoir livré son dernier combat contre la maladie. Il est très difficile d’écrire dans ces circonstances chargées d’émotion. On se reprend à retracer en pensée le parcours hors norme d’un patriote que le destin a placé au sommet de l’Etat au moment où le sol tremblait sous nos pieds et qui a su prendre ses responsabilités pour redresser notre pays en train de s’effondrer, pendant que d’autres fuyaient. On revoit ses batailles, ses faits d’armes, son courage et sa détermination à lutter pour sauvegarder sa patrie. Nous lui devons le fait d’être là, libres dans une Algérie fière et forte, avec une armée qui veille sur notre patrie, cette armée que le général Nezzar avait voulue invincible et qui aujourd’hui se sent orpheline d’avoir perdu un chef prestigieux. Khaled Nezzar a été un bâtisseur de l’Etat algérien et de l’armée algérienne, il appartient au roman national et je tiens à lui rendre un hommage vibrant.
Je le savais très malade et quelques heures avant l’annonce de son décès, je parlais de lui avec un ami de la famille Nezzar. Nous nous remémorions le parcours légendaire de ce grand moudjahid, dont son combat contre le colonialisme français lors de la Guerre de libération nationale où il a été blessé, ses faits d’armes contre l’ennemi marocain à Amgala 2, ou lors de la guerre de 1967 contre l’entité sioniste d’Israël, et, entre autres, sa nomination comme ministre de la Défense et dans le Haut Comité d’Etat (HCE). Khaled Nezzar n’a pas cessé de défendre l’Algérie tout au long de sa vie. Nous nous souvenons qu’avec ses frères d’armes, tous des monuments de la lutte anticoloniale et antiterroriste, il a réussi à empêcher l’Algérie de sombrer dans un abîme sans fond où l’islamisme radical voulait l’engloutir. Sa mission accomplie et comme il n’aimait pas le pouvoir, Si Khaled a quitté la vie politique à 56 ans. Tout le monde ne peut pas en dire autant, notamment dans les «démocraties» occidentales où les dirigeants ont bien du mal à quitter le pouvoir et rempilent souvent pour plusieurs mandats.
Je n’oublierai jamais nos échanges et nos discussions, ni l’amitié fraternelle et le respect qu’il m’a toujours témoignés. Je garde en souvenir ses mémoires dédicacées. Khaled Nezzar n’a jamais fui les débats ; la preuve, il s’est toujours présenté aux convocations d’un tribunal suisse qui le poursuivait au mépris de toute justice sur injonction de l’empire, via l’ONG TRIAL à la botte du sionisme dont j’ai déjà eu l’occasion de parler dans précédent article. Aujourd’hui qu’il est décédé, un déchaînement de haine ignoble se déroule sous nos yeux, la mort elle-même n’inspirant aucune retenue aux hyènes. Les ennemis de l’Algérie, traîtres, renégats, islamistes – traître un jour, traître toujours ! –, le Makhzen marocain, ou la presse française et suisse rassemblés en chorale, se réjouissent et défèquent le «qui tue qui» sur leurs chaînes puantes, dans les réseaux sociaux et dans leurs journaux de propagande. Je ne citerai pas de noms pour ne pas salir cet hommage à celui que je considère comme un ami. Mais que ces vermines sachent que le général Nezzar est décédé dans son pays, entouré par l’affection des siens, dans le respect et la reconnaissance du peuple et de l’Etat algériens, et qu’il va reposer à El-Alia où il sera en bonne compagnie auprès de tous les héros de la nation algérienne. Les traîtres, eux, mourront aussi, mais comme des chiens galeux, dans un pays lointain, coupés de leur famille, et finiront dans une terre étrangère, lourde et froide.
L’Algérie est forgée par le 1er Novembre, par le sang des martyrs et par le sacrifice des moudjahidine. En attaquant le moudjahid Khaled Nezzar, c’est toute l’ANP, digne héritière de la glorieuse ALN, qui est visée. Mais que les vautours qui dansent aujourd’hui devant la dépouille du lion n’exultent pas trop vite, la relève est assurée, car chaque famille algérienne a donné des fils et des filles à notre glorieuse armée. Et ces enfants du peuple ne laisseront jamais leur pays aux mains des terroristes islamistes ni dans celles des capitalistes néolibéraux. L’Algérie restera debout, envers et contre tous, grâce au dévouement de nos aînés, parmi eux, le général Khaled Nezzar, et grâce à celui de leurs descendants. C’est un grand homme, un monument, un immortel, qui s’en va, et chaque patriote algérien se sent orphelin. J’adresse toutes mes condoléances à sa noble famille.
Pour terminer, je lui laisse la parole : «Je ne serai jamais l’alibi commode qui permettra de salir l’Algérie, son Etat et son armée. Et l’histoire jugera.»
Tout est dit. Merci Mon Général pour tout ce que vous avez fait pour l’Algérie. Reposez en paix.
Un hommage de Mohsen Abdelmoumen
décembre 31, 2023
https://www.algeriepatriotique.com/2023/12/31/le-general-khaled-nezzar-nous-a-quittes-adieu-lami/
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