Nous sommes tous pour la lutte contre la corruption m’a dit une algérienne qui rêve de voir son Algérie plus souveraine.
Mais tout en sachant qu’il n’est pas facile pour son peuple chéri de reprendre les rennes du pouvoir usées par les chiens et abusées par les chiennes… elle m’a cité quelqu’un qui réfléchit à l’ancienne en disant : qu’il n’y a pas de peuple salaud mais des salauds parmi le peuple. C’est ce qu’elle appelle « la gangrène » qui finit par donner à son peuple l’envie de s’ouvrir les veines.
L’Algérien qui aime son pays sait plus que n’importe qui comment se ferment les portes du paradis et comment s’ouvrent les portes de la Géhenne : de l’intérieur, jamais de l’extérieur.
Et mon Algérienne soupire en soulignant qu’en matière de corruption, il faut toujours renvoyer dos à dos : les corrupteurs et les corrompus. Les deux sont logés à la même enseigne. C’est la rencontre des deux qui fait que le peuple saigne.
La corruption en Algérie, est une hémorragie interne, tous ceux qui prétendent le contraire, nous bernent ou cherchent à assombrir notre lanterne. C’est à se demander rajouta-t-elle, si la corruption est une affaire de nature ou de culture, humaine avant d’être algérienne… mais cela n’enlève rien à notre prédilection pour la propreté et à notre détestation des ordures.
La corruption est impropre, mais n’est pas notre propriété et notre priorité est non seulement de la dénoncer mais de pousser tous nos agents troubles à y renoncer. Même si algérienne ou pas, je sais depuis Averroès qu’il n’y a pas de génération sans corruption comme il n’y a pas de vie sans mort…
Il n’empêche qu’on ne peut pas se battre pour son pays sans la combattre partout où elle fait son nid… nid de guêpes et de frelons qui polluent l’air et l’atmosphère.
Mais d’où vient ou provient cette corruption ?
Est-ce la cupidité qui la favorise ou l’appât du gain qui l’autorise ?
Pour mon interlocutrice, la corruption vient toujours d’en haut, de l’administrateur plutôt que de ses administrés, des maîtres plutôt que des serviteurs.
La loi me dit-elle, est conçue par le pouvoir pour servir le pouvoir, pour asservir son peuple ou s’en servir.
En Algérie, il y a un écart entre le juridique et le politique à la base pour qu’il y ait une constitution pour les grands et une destitution pour les petits.
Et il y a une raison de fond à cette corruption qui corrompt le sommet et la base : c’est que celui qui détient le pouvoir, ne le détient que parce qu’il croit n’avoir aucun compte à rendre. C’est une vision typiquement politique et non juridique du pouvoir.
C’est pour cette raison qu’on ne grandit pas en Algérie, parce qu’on nous ôte toute occasion de grandir. Et si par hasard vous volez quelques échelons, on vous saisit au vol pour vous rendre encore plus petits… du coup, il ne reste plus au peuple qu’à brandir son drapeau pour qu’on ne lui fasse ou refasse pas la peau.
L’Algérie aurait tout vu, tout vécu : du colonialisme au somnambulisme en passant par le terrorisme… mais l’Algérie n’a pas tout perdu… parce qu’il y a au fond de l’âme du petit algérien, qu’on prend souvent pour un vaurien, quelque chose d’incorruptible : un sens aigu et grave en même temps de la PATRIE… c’est le père, la mère et l’enfant chéri: one two, three ; il n’y a, je n’ai qu’une patrie et comparé à elle, tout le reste est petit. Je gagnerai, nous gagnerons la seule guerre qui vaut davantage que la paix : celle de la dignité.
À qui appartient cette terre ?
Car je vous le dis en vérité, elle appartient à nos ancêtres…
Mais c’est à nos enfants que nous devons la restituer et la restituer dans un parfait état… sans pour cela nous entretuer. Ce qui aujourd’hui est loin d’être le cas.
Pour le moindre coin de terre, nous nous faisons la guerre alors que nous n’en sommes ni les maîtres ni les possesseurs… mais des passants ou des passeurs… des êtres de passage auxquels on recommande sans cesse de faire bon usage du bien qui leur a été confié, de la mission dont la vie les a apparemment chargé : la restitution pleine et entière de leurs grains de poussière… Poussière dont ils proviennent et à laquelle ils reviennent.
Nous ne sommes là que pour passer le flambeau et non pour le garder sous le manteau. De préserver le beau autant que faire se peut… parce que nous ne sommes pas et nous ne serons jamais les maîtres des lieux… et encore moins les maîtres du jeu !
Pour en avoir le cœur net, il suffit de regarder les cieux…
Entre nos ascendants et nos descendants auxquels appartient cette terre, nous jouons le rôle d’intermédiaires.
Nous faisons le lien entre l’avant-hier et l’après-demain, lien sans lequel le mal s’empare du bien. Lien entre notre éphémérité et l’éternité…
Nous ne sommes, somme toute, qu’une promesse d’une aube qui sauve, qui rend sain et sauf, un peu comme cette fleur nommée : gloire du matin, qui contient le parfum du grand soir.
Il faudrait la respirer pour le savoir, s’en inspirer pour bien savourer notre devoir : réconcilier la géographie et l’histoire, l’espace et le temps, l’être et l’avoir.
Ce n’est pas un hasard si dans la plupart des États arabes, la religion est indissociable de la nation. C’est leur fondation ou leur fondement. C’est leur vocation ou leur provocation que de prétendre qu’on n’a rien à rendre à César, mais tout à prendre à César pour le rendre à Dieu… l’unique et seul maître des lieux.
La laïcité n’est donc pour eux qu’un vœu qui n’est même pas fichu d’être pieux. La laïcité n’est que l’expression d’une impiété qui ne peut aboutir qu’à une morale de l’ambiguïté.
Pour le dire simplement : les musulmans ne peuvent chasser Dieu de la cité même s’ils le veulent… et ne doivent à leurs yeux surtout pas le vouloir même s’ils le peuvent. Et quand il leur arrive de vous laisser dire le contraire, c’est pour ne pas vous réduire en poussière.
C’est dans ce sens que l’Islam est incompatible avec les lois inactuelles de la République actuelle. Prétendre le contraire est un fâcheux contre-sens. Il faudrait non seulement en prendre conscience mais songer à des mesures d’urgence pour que la France ne se délite point, ne se désagrège point, ne sombre plus dans l’outrance.
Elle est contrainte et forcée de par son passé le plus glorieux comme le moins glorieux, d’intégrer les étrangers qui ne lui sont pas familiers pour ne pas être désintégrée par des étrangers qui lui sont familiers… tous ces français d’adoption… qui ne sont pas contents d’être une option… contingente et non nécessaire ; accidentelle et non substantielle !
Nous marchons sur la corde raide en réduisant ou en minimisant l’importance de notre pomme de discorde : c’est bel et bien la laïcité… qui n’est in fine qu’un refus pur et dur de toute islamité au cœur de la cité.
Pour que la France abrège sa souffrance, il faudrait qu’elle repense à son assise ou à sa devise républicaine la plus significative : la fraternité, qui exige d’elle d’élaborer une toute nouvelle exigence qui réconcilie laïcité et islamité, César avec Dieu… pour récupérer toutes les banlieues.
Nous ne pouvons imposer aux autres que ce que nous nous imposons à nous-mêmes : 2 grammes d’intelligence.
Pour mémoire en 1961, les généraux se sont soulevés pour dire il n’y a pas de France sans Algérie… et aujourd’hui ils se soulèvent pour dire pas de France avec l’Algérie…
Où se situe la raillerie ?
Mon général, mes généraux, je vous prends au mot !
Dimanche, c’est le jour du seigneur, c’est très catholique mais point laïc…
Alors accordons-leur le vendredi comme jour de prière pour qu’ils s’accordent sur notre sens de l’honneur.
C’est le seul moyen pour la France de ne pas nier son Algérité ou pour les Algériens de ne pas renier leur proximité avec la France.
Si on s’abstenait de faire le procès de tous ceux qui ont perdu la raison, il n’y aurait plus aucun terroriste en prison. Sous couvert de folie, il y aurait de plus en plus de crimes et de moins en moins de châtiments.
On relaxerait les désaxés. On internerait les fous à lier et on acquitterait tous les aliénés.
Force est de reconnaître que la Justice a toujours eu du mal avec la folie. En la tenant pour irresponsable, elle nous donne l’impression de rendre certains maux irréparables. Notamment lorsqu’elle s’emploie à justifier l’injustifiable, elle cesse d’être fiable. Elle devient folle en voulant jouer un tour à la folie.
Et c’est cette folle Justice qui provoque aujourd’hui en France un certain ras le bol !
À son sujet, le verdict est sans appel : notre Justice n’est plus juste, elle ne rend plus la Justice… disent certains justiciables et la plupart des syndicats de police. Ils déplorent sa non fermeté, voire son infirmité. Elle est devenue avec le temps plus dépendante, moins indépendante, disons sous la dépendance de la presse, en dépression sous la pression des dealers d’opinion.
Elle n’a plus besoin de porter de bandeau sur les yeux, puisqu’elle ne voit plus, elle est devenue vraiment aveugle… mais pas sourde, puisqu’elle entend toutes les voix qui s’élèvent dans la rue et qui la grondent à chaque fois qu’elle met la charrue avant les bœufs… parce que selon la rue, ce sont les justiciables qui comptent et non la Justice, qui n’existe pas et ne peut exister en soi, mais toujours pour soi, pour moi donc, et non pour toi ! Vas voir ailleurs si j’y suis tout en sachant que je n’y suis pas. Idem pour la justice : nous la cherchons tout en sachant que nous ne la trouverons pas…du moins ici-bas !
La loi, c’est la loi du plus fort et non le fil d’or d’une république fantasmée. Elle n’est pas toujours appliquée, c’est ce qu’on appelle une jurisprudence qui laisse tomber les faits pour succomber devant leurs effets en interprétant parfois à outrance. Miracle de l’interprétation qui va jusqu’à l’interprétation des miracles.
Et on a beau crier à l’injustice, on n’ôtera pas à notre Justice ses deux poids, deux mesures qui attestent de son made to measure « fait sur mesure ». Justice exténuante avec ses circonstances atténuantes.
Elle est grave et aggrave son cas avec le cas Sarah. La vieille juive qui du fond de sa tombe vient d’apprendre qu’il n’y aura pas de procès pour celui qui l’a exécuté avec violence et passion parce qu’il était sous l’effet d’un stupéfiant.
Pour solder le compte de son assassin, la Justice lui impose juste un petit vol au-dessus d’un nid de coucous. Pour boucler la boucle, la Justice l’oblige à se regarder en boucle…
Il ne peut y avoir de procès pour un sujet réduit à un objet de délire. C’est pathologique avant d’être logique, comme jugement. Jugement avec préjugés. Jugement sans faculté de juger : vous n’étiez pas libre lorsque vous êtes passé à l’acte, vous êtes désormais libre de recommencer. Oh hisse ! Oh hisse ! C’est le slam du vice !
Sarah se retourne dans sa tombe, elle en a plein le dos et a de plus en plus de mal à tirer les rideaux…
La France nous fait savoir que c’est un mythe de croire qu’il s’agit d’un crime antisémite… car il ne peut s’agir que d’une cuite qui a donné lieu à des bouffées de délire. C’est la pire logique : à ne pas confondre avec la logique du pire dont je vais vous tracer les grandes lignes :
Le cas Sarah est le plus curieux et le plus sérieux des précédents en matière de Justice qui prétend s’en tenir à la forme de la loi et ne pas tenir compte de ce qui va de soi:
Car maintenant il va falloir modifier toute notre approche des terroristes : pour mettre nos vies à sac et à sang, ils ne sont souvent pas maîtres de leurs exactions : ils sont drogués ou dragués par le démon de la perversité… donc irresponsables… ne les appelle-t-on pas les « fous d’Allah » ? Ils y sont pour quelque chose mais Allah n’y est pour rien. D’où leur folie. C’est une lubie qui ne peut leur servir d’alibi !
Sommes-nous tous devenus victimes de toxicomanie ? Au point que nul ne peut prétendre être majeur et vacciné contre les nouveaux stupéfiants qui sont : les juges et les voyous ?
Ce genre d’étude de cas, nécessite la médiation d’un Kafka.
Qui nous apprend quoi ? Qu’il n’y a et ne peut y avoir que des acquittements apparents…mais non pour de vrai ni pour de bon. Adieu Sarah.
Entre les uns et les autres, certains sentiments ont un accent particulier, qui rendent les uns et les autres familiers… liés comme s’ils avaient des liens de famille.
Je m’en vais élucider ce pathos de la familiarité.
Par exemple, lorsque l’autre me plaît, je le trouve sympathique…sympa, se dit-on familièrement. Et réciproquement lorsque je plais à l‘autre, il me trouve sympathique, à son tour et à son goût. Belle et étrange correspondance… étrange et belle convergence.
En revanche, lorsque l’autre me déplaît, je le trouve antipathique et vice versa, quand c’est moi qu’il ne peut pas saquer ou quand c’est lui que j’ai du mal à supporter. Là il n’y a pas de convergence mais une franche divergence qui rend plus que difficile notre correspondance.
Ces deux pathos m’ont toujours paru comiques ou pathétiques, des tics sans aucun lien avec l’éthique… je dirais des sentiments à l’emporte pièces qui ne fondent en droit ni joie, ni tristesse.
Mais il y a un tout autre pathos qui nous rapproche plus les uns des autres qu’on appelle en allemand Einfülhung (du préfixe Ein : « du dedans » et de Gefühl : sentiment) pour signifier que l’extérieur peut colorer mon intérieur, l’impacter en quelque sorte.
Ce mot allemand sera traduit en anglais par « empathy » qui aura un succès fou dans les milieux philosophiques, psychologiques ou même neuroscientifiques.
Cette empathie signifie que nous sommes certes différents mais non indifférents les uns aux autres.
Même déchus, nous pouvons avoir ou concevoir entre les uns et les autres des atomes crochus, comme le pressentaient les atomistes grecs.
Je m’en vais vous dresser un petit tableau pour nous faire progresser plus et régresser moins… disons pour qu’il y ait moins d’agressions physiques ou métaphysiques :
Disons qu’il y a trois sortes d’empathie possibles entre Titi et gros Minet… je choisis ces deux illustres figures pour nous illustrer :
- Une empathie rationnelle
- Une empathie émotionnelle
- Une empathie compassionnelle
Qui pourrait nous reprocher de rapprocher Titi et Gros Minet ? Personne. Donc allons-y !
1- L’empathie intellectuelle :
C’est lorsque Titi « partage » l’avis de gros Minet et l’adopte comme si c’était le sien… il y a entre l’un et l’autre une empathie intellectuelle…
Ca fait tilt, d’avoir le même avis que l’autre, surtout s’il est grand et qu’on est petit comme Titi.
Nous avons l’impression d’avoir encore un peu plus raison, ça nous conforte ou réconforte dans notre for intérieur : empathie rationnelle. Titi se réjouit et commence même à rêver comme Descartes de l’accord de tous les esprits…
Alors que Gros Minet lui, n’en a rien à cirer jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que ça peut lui rapporter puissance, dividendes ou intérêts.
Mais ne soyons pas dupes pour autant : Nous ne serons jamais que deux volontés qui prétendent à la vérité sans être forcément dans le vrai.
Le plus souvent on croit qu’on se comprend alors qu’on ne se comprend pas du tout.
Un petit exemple de malentendu : Sous l’occupation, les Français disaient à celui qui allait se faire gronder : tu vas te faire appeler Arthur… c’est une expression qu’ils croient avoir entendu dans la bouche des soldats allemands qui lorsqu’ils interpellaient un français après 20 heures, l’heure du couvre-feu criaient en fait : acht Uhr (20 heures) et ça coûtait plus cher que 135 euros.
2- L’empathie émotionnelle :
Nous connaissons la chanson : je crois ressentir ce que tu ressens et tu crois ressentir ce que je ressens… fusion et confusion des sentiments entre Titi et Gros Minet qui se contaminent mutuellement, l’un affecte l’autre ou en est affecté, touché en plein cœur… Titi touche Gros Minet… Gros Minet est touché par Titi.
Je t’aime moi non plus… deux cœurs qui puisent dans le même puits, qui s’identifient l’un à l’autre… Parfois ils s’abîment en croyant atteindre le sommet.
C’est Montaigne et La Boétie : je l’aimais parce qu’il était moi, il m’aimait parce que j’étais lui… c’est l’essence de toute poésie. Angélisme et mimétisme à la fois… je ressens ce que tu ressens… je partage ton sentiment lorsque tu dis que la vie est belle… je suis aussi émue que toi… l’émoi renforce nos deux «moi », caprice à deux, caprice des dieux et on en fait tout un fromage : vive le partage, l’amour n’a pas d’âge, on peut s’aimer à en mourir à 7 ou 77 ans… et même davantage. La Covid ne passera pas.
3- L’empathie compassionnelle :
Lorsque je ressens le mal que tu ressens, lorsque je ressens le bien que tu ressens… je pâtis et compatis avec toi… comme toi disait le vieux Goldman. Comme toi, je ferais n’importe quoi pour être comme toi… parce qu’en te découvrant, je me découvre moi-même. Je me sens un peu plus exister en ressentant ce que tu ressens. Je te remercie d’exister. Ta souffrance me fait souffrir, ton mal me fait mal. Je partage ta douleur. On appelle cela : la pitié… qui a une sale réputation, comme la piété. Les deux font partie des bons sentiments qui nous redonnent le moral en nous rendant sensibles les uns aux autres… Humains trop humains ! marocains, trop marocains…
Ne dites surtout pas que je n’ai pas dit un traitre mot sur le Maroc ou sur Israël !
1- Parce que je viens de le dire.
2- Parce que j’ai cru l’avoir dit sous le masque de Titi et Gros Minet.
Liberté je n’écris pas, je crie ton nom… m’a dit une écrivaine algérienne dont je tairais le nom par compassion. Je lui ai laissé entendre que je ne pouvais me mettre à sa place ni la remettre à sa place parce que nous n’avons ni le même désir, ni le même délire. Ni la même volonté, ni la même visibilité.
En Algérie, la liberté a un certain poids, parce que l’individu là-bas ne pèse pas lourd. En France c’est le contraire, la liberté est un universel sans concept, elle sert mais on ne sait pas à quoi elle sert. On laisse faire les journalistes parce que plus personne ne les prend vraiment au sérieux. L’Etat n’a aucune raison de les faire taire.
En Algérie c’est le contraire, l’individu est sans importance collective. Ce qui rend sa liberté autrement plus significative, plus corrosive même… révolutionnaire dirait le Hirak qui réclame ou acclame cette liberté à cor et à cris.
Tous les vendredis il retrace une ligne de démarcation entre enfer et paradis. L’Algérie vit en ce moment une période transitoire entre sommeil et réveil. C’est son purgatoire.
Elle veut donner à la démocratie un accent algérien non en la surévaluant mais en lui ordonnant de distinguer entre le prix et la valeur des choses : la liberté n’a pas de prix mais une valeur, si. La liberté ne vaut rien, mais rien ne vaut la liberté se dit l’Algérien qu’on bâillonne ou qu’on emprisonne pour tout et pour rien.
Pour lutter contre la dépression institutionnelle ou constitutionnelle, la cinquième roue de la charrette algérienne, c'est-à-dire la presse, a besoin de liberté d’expression et non de compresses…
Le Hirak est désormais l’une de ses nouvelles adresses… parce que le peuple en a assez de braire ou d’être pris pour une vache à traire. Il a ruminé depuis longtemps entre le front de libération national et le front islamique du salut, il a compris qu’il n’est plus qu’un masque sans rien derrière… et il a décidé de retrouver son vrai visage, un étrange mélange d’orgueil et de dignité. Ce sera tout ou ce ne sera rien. C’est tout à fait algérien.
Est-ce que seulement tu vois ce que je vois m’a dit l’écrivaine Algérienne ? Certainement pas… parce que ta France s’interposera toujours entre ton regard et le mien…
Et puis, je vais te le dire sans ambages, même moi, j’ai du mal à me mettre à ma propre place… je ne sais comment je réagirais demain si on me privait encore plus de pain… je ne sais pas dans quel état je serais si on m’ôtait mes plus beaux refrains… En vérité je ne sais plus qui je suis, peut-être parce qu’il y a un trait d’union entre le verbe être et le verbe suivre.
À qui incombe la charge de la preuve ? À Mila qui croit qu’Allah n’existe pas ? Ou à moi qui crois que la question ne se pose même pas ? Que l’épreuve dispense de la preuve. Là, il ne s’agit pas d’un choix entre Proust et Sainte-Beuve mais entre ouvrir les yeux ou ne pas les ouvrir.
Mila a choisi d’être inculte. Elle insulte Dieu et ceux qui y croient. Elle n’a ni foi, ni loi mais le problème n’est pas là. Elle a cru pouvoir nier en toute impunité l’idée même de l’existence d’un être parfait, sans réaliser que son existence n’est rien comparée à sa toute puissance, que sa toute puissance n’est rien comparée à son infinie clémence et que son infinie clémence est notre première ou dernière chance.
Mais il y a encore plus immense : C’est l’idée de perfection qui trouve grâce à Dieu, tout son sens. D’où nous vient l’idée d’un être parfait alors que tout autour de nous semble imparfait ? La réponse, nous l’avons, depuis Saint Anselme qui a mis un terme à ce genre de question en nous suggérant avant Descartes, que c’est Dieu lui-même qui en a déposé le germe dans ma conscience.
Autrement dit, nous n’avons nul besoin de savoir si Dieu existe ou pas, car l’existence est fort peu de choses. C’est l’idée de perfection, cette semence divine qui le fait être en puissance et en acte. C’est ce qu’on appelle en philosophie, la preuve ontologique.
Pauvre Mila qui a été banni quelque temps sur Twitter. Elle n’est plus protégée par ses followers, c’est désormais Allah qui la protège et abrège son inintelligence. Car il est dit en vérité et de toute éternité : que l’intelligence n’écœure que celui qui n’écoute pas son cœur. Adieu petite.
Le souverainiste voudrait être le maître en feignant d’ignorer qu’il y a peut être un Dieu qui existe ou qu’il n’y a peut-être que Dieu qui existe.
Le souverainiste n’est jamais le maître, ni du temps, ni du lieu. Il est encore plus sophiste que les sophistes à chaque fois qu’il fait miroiter au moi, la sotte idée qu’il puisse être « maître de soi »… ou être chez soi… alors que tout le monde sait qu’il ne peut exister que hors de soi….
Le souverainiste voudrait nous faire croire n’importe quoi… que la vie n’est pas un jeu de piste, qu’il suffit de vouloir pour pouvoir… pour avoir le pouvoir… autrement dit, il n’a pas retenu que c’est l’histoire qui le fait et non lui qui fait l’histoire, même s’il raconte le contraire… ça me rappelle la pierre que l’on jette en l’air, qui oublie celui qui l’a lancé et qui se met à proclamer sa liberté.
Le souverainiste est un illusionniste qui se fait des illusions sur ses illusions sans réaliser un seul instant qu’il en est dupe et qu’il ne peut faire autrement. C’est idiot et inutile en même temps, comme Œdipe qui se crève les yeux pour ne pas se voir odieux.
Maintenant à supposer que la souveraineté soit possible ou réelle, ou même nécessaire comme le croient tous les souverainistes qui officient sur nos écrans de fumée, elle ne peut exister politiquement sans exister économiquement. Et ne peut exister économiquement sans exister ontologiquement.
À quoi ça sert de se prendre pour le seigneur des agneaux si on n’a pas de couteau… à quoi ça sert d’avoir un couteau si on ne sait même pas s’en servir ! Allons un peu de sérieux : avec la mondialisation la souveraineté sonnera de plus en plus creux… À la loupe on voit bien que tout le monde est sous la coupe de tout le monde. Donc pas la peine de cracher dans la soupe.
Nous dépendons les uns des autres… les uns sont soumis, les autres à soumettre, en sachant que ni les uns, ni les autres ne sont assez forts pour être toujours les maîtres…
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