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Hommage à Albert Camus sur Europe 1
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Albert Camus est mort il y a 50 ans. A cette occasion, Europe 1 rend hommage à l’écrivain en consacrant son émission Un livre pour la nuit à l’un de ses livres les plus connus, La Peste. Publié en 1947, il s’agit d’un des premiers grands succès d’Albert Camus, après L’Etranger et Caligula, écoulé aujourd’hui à 5 millions d’exemplaires dans le monde.
Roman philosophique, La Peste plonge le lecteur dans la ville d’Oran, dans les années 1940. Un concierge découvre le cadavre d’un rat sur son palier. C’est le début d’une immense épidémie de peste, qui laisse les habitants de la ville en vase clos pendant plusieurs mois.
La Peste sera lu par Christian Gonon, sociétaire de la Comédie Française, à écouter du 21 au 22 janvier de 1h à 4h30 dans Un livre pour la nuit sur Europe 1.
Composé de 5 parties, le roman est rédigé dans un style neutre, objectif. Dès le début, il nous est dit : « Les curieux événements qui font le sujet de cette chronique se sont produits en 194., à Oran. » Il s’agit donc bien de la chronique d’une épidémie depuis l’apparition des rats jusqu’à la disparition de l’épidémie. Nous suivons pas à pas l’avancée et les ravages de la maladie à travers le personnage du médecin Rieux.
Mais… ce roman va bien au-delà d’un simple récit objectif.
Deux thèmes principaux (si on exclut celui de l’épidémie) sont donc rassemblés dans ce roman.
Le premier est le parallèle sans cesse fait entre la peste et la guerre. Le roman paraît en 1947, et l’on connait l’investissement de Camus dans la Résistance. Ainsi, à plusieurs reprises dans le roman, Camus file-t-il la métaphore, comme à travers cette phrase : « Il fallait lutter de telle ou telle façon et ne pas se mettre à genoux ». Ou encore : « Ce furent ces incidents qui forcèrent les autorités à assimiler l’état de peste à l’état de siège et à appliquer les lois qui en découlent ».
Outre ces phrases significatives, plusieurs évènements nous font immanquablement penser à la guerre : le rationnement, le parkage dans les stades, le marché noir ou encore la liesse de la fin de l’épidémie qui nous renvoie au jour de la libération.
Une fois que l’on a dit cela, qu’avons-nous dit? Parce que finalement ce qui semble surtout importer à Camus reste le comportement de l’homme face à ce type d’évènements qu’il s’agisse après tout de la peste ou de la guerre. Comment l’homme, vivant jusqu’alors une situation normale, réagit-il quand cette situation devient anormale? Autour du Dr Rieux, gravitent plusieurs personnages dont le comportement devient symbolique. Touchés ou non par la peste, ces personnages reflètent, incarnent les vices et les vertus de l’homme. Résolument optimiste,malgré tout, Camus parvient à nous faire réfléchir sur la nature humaine, sur l’amitié… mais aussi sur cette nécessité de se révolter et de ne pas accepter l’inacceptable, comme la mort d’un enfant innocent… ne pas se résigner, voilà sans doute le maître mot.
Cette lecture a eu un grand effet sur moi, d’autant plus que je ne m’y attendais pas, et que si les circonstances ne m’avaient plus ou moins forcée à le lire j’aurais sans doute continué à le négliger.
On peut toutefois regretter un ton (et non un style!) un peu démodé et très symbolique des années cinquante. Des termes comme « auto », un côté empesé dans l’expression et très écrit, qui marquent indéniablement cette époque.
Un roman marquant et intéressant, riche de sens et d’enseignements !
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L’avis de George Sand
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