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1ère phase: Période Antique
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PRE et PROTO-HISTORIQUE :
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L’occupation néolithique du littoral PAC (Plan d’aménagement côtier) est reconnue scientifiquement, comme en témoigne la découverte d’outils et de fragments de céramique attribuée à cette civilisation. Les traces d’un âge de bronze sont aussi confirmés grâce à la découverte au Chenoua (près la grotte dite Rassel), d’un poignard de bronze qui atteste qu’après cette période néolithique, des hommes installés sur ce littoral ont utilisé sinon travaillé les métaux.
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PUNIQUE:
La première civilisation venue du dehors qui ait marqué son empreinte en Algérie, comme dans le reste de l'Afrique du Nord, est la civilisation phénicienne, d'abord par l'emprise commerciale des négociants de Tyr, puis, une fois la métropole disparue, par l'emprise politique de Carthage, sa florissante colonie.
En effet, la région et plus particulièrement son littoral, sont reconnus pour avoir subi le mouvement d’expansion punique qui, à intervalle régulier sur le rivage, a installé des comptoirs d'échange et de négoce qui servaient aux carthaginois à écouler leurs produits dans le vaste arrière-pays. Néanmoins, les fouilles archéologiques et découvertes à Tipasa de deux importants gisements funéraires datant de cette époque (Vème et VIème siècles avant J.C) atteste que celle-ci était plutôt une cité relativement importante qui relevait de l’autorité de Carthage
qu’un simple comptoir.Ikosium, qui veut dire l'île aux mouettes en langage phénicien, est aussi une cité qui a vraisemblablement été fondée au VIIème siècle avant l'ère chrétienne. Son nom, qu'attestent les pièces de monnaie trouvées en 1940, lui vient des îlots qui lui font face.
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ROYAUMES NUMIDES:
Après la défaite de Yugurtha, descendant de Massinissa, livré aux Romains par son beau père, Bochhus I, qui régnait sur le nord du Maroc actuel, reçoit en récompense l’Oranie et l’Algérois actuels.
Au milieu du 1er siècle avant J.C, le roi Bocchus II fait de Iol (Cherchell) la capitale de son territoire qui s’étendait de l’Atlantique à la région de Setif.
La fin de ce premier siècle, Juba II, élevé à Rome, reçoit un immense empire couvrant presque le Maroc et l’Algérie du nord actuels. De son règne date le développement de la ville d’Iol devenue Caeserea. De cette période date probablement le Mausolée royal de Maurétanie dit "Tombeau de la Chrétienne" situé près de Tipasa.
En 39 de notre ère, Ptolémée fils de Juba II, est exécuté à Lyon sur ordre de
l’Empereur Caligula pour son incapacité à dompter la rébellion autochtone conduite par Tacfarinas. Ce qui incita Rome à interrompre l’expérience peu concluante du protectorat de fait exercé jusque-là sur la Maurétanie et le royaume fut tout
simplement annexé à l’empire romain.
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2ème phase: Période Romaine
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MAURETANIE CESARIENNE:
Faisant suite à la décision d’annexion,au milieu du premier siècle, Iol-Caesarea (Cherchell) devient la capitale administrative de la Province dite de la Maurétanie Césarienne et lieu de résidence du procurateur représentant l’empereur.
C’est de cette époque que datent les vestiges archéologiques qui perdurent jusqu’à aujourd'hui de Tipasa, Cherchell…
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CHRETIENNE:
C’est durant la première moitié du 3ème siècle que le Christianisme a fait son apparition dans la région. De cette période date la Grande Basilique Chrétienne Sainte Salsa (à Tipasa) en hommage à la jeune Salsa morte en martyre pour sa foi. De cette période s’affirma Saint Augustin, né à Tagaste (Souk-Ahras), 354-430, et Evêque d'Hippone dès 396, en tant que le plus célèbre des Pères de l'Eglise Latine et le plus grand esprit des premiers siècles du Christianisme, en Occident.
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VANDALE (430-534):
Au début du 5 ème siècle, les Vandales franchissent le détroit de Gibraltar,
progressent d’Ouest en Est pour envahirent toute l’Afrique du nord et finirent par s’installer en Tunisie ou ils resteront un siècle. De leurs passage on relève les démolitions des murailles de Caesarea (Cherchell), la capitale de la Maurétanie, et celles de Tipaza qui furent rasées méthodiquement, mais aussi les persécutions des Chrétiens dont le plus célèbre fut Saint Augustin qui mourut lors du siège d’Hippone.
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BYZANTINE (534-640):
Les Byzantins arrivèrent en Afrique du Nord vers le milieu du VIème siècle et, si leur occupation fut limitée dans l'espace, elle dépassa largement le territoire occupé par les Vandales. Ils s'installèrent là où ils trouvèrent les matériaux nécessaires à la fortification des villes et restèrent un siècle en Afrique du Nord où ils fortifièrent les villes pour les défendre contre les autochtones et retablissèrent la religion chrétienne. La réfection de la basilique Sainte Salsa à Tipasa, citée plus haut, relève de cette période. En 647, lorsque les Arabes pénétrèrent pour la première fois dans le Maghreb, ils trouvèrent une province affaiblie.
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3ème phase: Période Musulmane
L'avènement de l'Islam au VIIème siècle est un des faits les plus considérables de l'histoire du Maghreb. En l'an 681, avec l'arrivée de Sidi-Okba, l'Algérie entre dans l'histoire de l'Islam, car cette religion nouvelle obtient de plus en plus l'adhésion de la population qui participera à la conquête et à l'islamisation d'une grande partie de la péninsule ibérique. Au IIème siècle de l'Hégire, IXème
siècle de notre ère, l'Afrique du Nord, toute entière, était conquise par l'Islam. Ce fut une conquête spirituelle sans précédent.
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LES ZIRIDES (de 973 à 1160):
Dynastie d'Afrique du Nord, issue de la tribu berbère sédentaire des sanhadjas , qui régna sur l'Ifriqiya (Tunisie et les provinces adjacentes) de 973 à 1160. Son fondateur éponyme est Yusuf Bulukkin ibn Ziri, un nomade sanhadja originaire d'Achir, près de Boghari, dans le djebel Akdhar (Algérie) dont il en fit sa capitale. Après leur installation en Egypte (973), les Fatimides firent de Bologguin, le fils de Ziri, leur gouverneur au Maghreb oriental, et celui-ci s'installa à Mansouriya, près de Kairouan. Bologguin en 972-984 fortifia Alger, Miliana et Médéa. Au XIIe siècle, les Almohades, mirent fin au royaume ziride (1160). Vassaux des Fatimides, puis des Abbassides, les souverains zirides, bien que d'origine saharienne, eurent le regard tourné vers l'Orient et tentèrent de copier les fastes des Omeyyades ( Caire ) et des Abbassides (Bagdad).
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LES ALMORAVIDES (1080 - ):
C'est en 1035 que les Almoravides vont entrer dans l'histoire. Guidés par le Saharien Yoûsof, fils de Tachfin, ils s'attribuent une mission religieuse. Yoûsof a laissé les plus beaux monuments de l'art musulman en Algérie. A la première étape de sa traversée, il remonte à Agadir où il fonde Tagrart qui sera son lieu de résidence. Son modeste palais sera plutôt une dépendance de la Grande Mosquée. Tlemcen ne fut qu'une étape; les Almoravides s'emparèrent de Nédroma, Ténès, mais ne dépassèrent pas Alger. Les mosquées sont le plus beau legs des Almoravides. Parmi lesquelles on peut citer la grande mosquée d’Alger (1096) dont l'architecture s'inspire de celle de la Grande Mosquée de Cordoue.
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LES ALMOHADES (de 1147 à 1269):
Dynastie musulmane d'origine berbère qui domina l'Afrique du Nord et l'Espagne aux XIIème et XIIIème siècles, les Almohades (étymologie arabe: al-muwahhidun) sont issus d'un mouvement religieux appuyé par un groupe de tribus berbères du Haut Atlas marocain. Le fondateur, né vers 1080, en fut Muhammad ibn 'Abdallah Ibn Tumart. "La prospérité du royaume almoravide fut interrompue par l'apparition d'El-Mahdi, fondateur de la dynastie des Almohades...". C'est ainsi qu'Ibn El-Khaldoun introduit ce nouveau personnage qui modifiera le cours de l'histoire du pays. C'est une époque mouvementée, où l'on assiste à la fin de la grande épopée almoravide.
À sa mort en 1130, son disciple 'Abd al-Mu'min ibn 'Ali, Berbère arabisé de l'Oranie, lui succède et continue son action. Fès tombe en 1146 et Marrakech en 1147. Après le Maroc, 'Abd al- Mu'min conquiert tout le Maghreb central et oriental de 1151 à 1160. Appelé dès 1145 en Espagne, il installe son pouvoir en Andalousie occidentale. Abu Yusuf Ya'qub, dit al-Mansur (le Victorieux, 1184-1199), fils de Yusuf, réussit à maintenir cet Empire qui embrassait l'ensemble de l'Afrique du Nord et de l'Espagne musulmane. L'architecture almohade produisit des chefs- d'œuvre (mosquée de Hasan à Rabat, Kutubiyya et mosquée de la Kasba à Marrakech, Giralda de Séville, etc.). Cette dynastie berbère des almohades régna sur l'Afrique du Nord et sur la moitié de l'Espagne de 1147 à 1269.
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LE PROTECTORAT OTTOMAN (1516-1830):
Dès les dernières années du 15 ème siècle, Alger comme les autres villes du littoral maghrébin subit le contrecoup de la "Reconquista" espagnole. La population s'accroît avec l'arrivée de nombreux émigrés andalous et les villes comme Miliana, Alger, Koleah, Cherchell, etc. s'agrandissent. Dans un second temps et face à la persistance de la croisade chrétienne pour occuper la région, la population d'Alger sollicite la protection des frères Barberousse qui s'installèrent à Alger en 1516.
Pour officialiser son pouvoir de fait sur les ports algériens (le processus est mal connu), Barberousse fait acte d'allégeance au sultan d'Istanbul. Celui-ci le nomme gouverneur ou dey, ainsi que ses successeurs, envoie quelques troupes et surveille de loin cette possession inattendue.
Des structures administratives nouvelles sont mises en place. Une milice de janissaires recrutés dans les bas-fonds d’Istanbul ou d'Anatolie fait régner la terreur et l'arbitraire. Les beys-ler-beys, les pachas, les deys, les beys qui représentent une hiérarchie subtile, sont choisis le plus souvent par la soldatesque et en son sein. Mais au cours du XVIIIème siècle cette "industrie" qu'exerçaient les corsaires périclite pour pratiquement disparaître vers 1800. L'économie de ports comme Alger s'en ressent fortement.
En 1710, le dey d'Alger rompt avec la Sublime Porte. Il conserve les gardes turcs et agit désormais en souverain indépendant. En 1794, l'Espagne renonce à ses bases en Algérie.
Mais dès cette époque, l'Angleterre et la France commencent à s'y intéresser.
De cette période date la presque totalité des monuments et sites culturels classés de la wilaya d’Alger dont on peut citer la Casbah d’Alger et ses monuments tels la Mosquée Ketchawa, Djamaa El Djedid, Mosquée Abderrahamane El Thaalibi, Djamaa Safir, Mosquée Mohamed Cherif, Marabout Hassen Pacha dit Ben Ali, Dar Hassen Pacha, Bastion 23, Dar Es Souf, Dar Khaznadji, Dar Mustapha Pacha, Forteresse de la Casbah, Vestiges de l'Enceinte de la Médina, Porte Turque de l'Arsenal, Villa Abdeltif, Villa Mahieddine, Musée du Bardo, Musée des Antiquités: Villa de Hussein Dey, Villa des arcades, le Fort Turc de Bordj El bahri, etc.
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4ème phase: Période Française (1830-1962)
L'histoire de la conquête de l'Algérie par la France, l'histoire véridique et complète, avec ses lointains antécédents et ses conséquences incalculables, cette histoire reste à écrire. Du côté français, on s'en est longtemps tenu à l'image d'Epinal du fameux coup de chasse-mouches.
Le 14 juin 1830, les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 km d'Alger. La ville et le territoire de l'Algérie actuelle sont alors sous la suzeraineté théorique du sultan turc d'Istanbul depuis trois siècles sous le nom de "Régence d’Alger". Dans les faits, l'intérieur du pays est livré à l'abandon, insoumis et réticent au protectorat de la "Porte Sublime".
Cent trente-deux ans d'une entreprise colossale de construction et de réalisations au profit des colons mais d’appauvrissement et de dépersonnalisation du peuple autochtone. Il a fallu des révoltes et des sacrifices consentis durant toute cette période pour se libérer du joug colonial et accéder, enfin, à l'indépendance en 1962.
De cette période très riche en réalisations singulières aussi bien architecturales, urbaines, rurales que territoriales, très peu d’entre elles ont fait l’objet d’un classement ou d’une inscription sur l’inventaire d’ou le chantier vaste en perspective pour "débloquer" les mentalités et s’atteler à nous réconcilier avec notre passé, tout notre passé!
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