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Louable initiative de la direction de la culture de Tipasa qui tente tant bien que mal à relancer les activités culturelles à travers des conférences et expositions photos de figures emblématiques qui ont rayonné sur la culture algérienne.
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Après la troupe nationale du FLN c’est au tour d’un homme qui a
consacré son existence au théâtre algérien et qui lui a donné une
nouvelle forme grâce au langage populaire. Parler d’Abdelkader Alloula
nécessite à coup sûr des pages et des pages tant son implication pour
le développement pour l’écriture théâtrale et la mise en scène a fait
de lui un dramaturge incontournable.
Ainsi, à l’occasion de la célébration de la 47e Journée internationale
du théâtre qui coïncide avec le 27 mars de chaque année (instituée à
Vienne en 1961 par le Finlandais Hervé Egui Kevana qui a proposé que
cette journée soit célébrée à travers l’ensemble des pays). Cet hommage
à l’homme de théâtre algérien en la personne d’Abdelkader Alloula a été
rendu durant cette commémoration à la villa Angelvy. Pour connaître cet
homme digne d’intérêt M. Abdelhamid Rabia qui a longtemps côtoyé le
défunt, a exprimé son émotion tout en parlant de son parcours
prestigieux dans une atmosphère pleine d’humilité et de souvenirs
«Abdelkader Alloula dramaturge algérien, né en 1958 à Ghazaouet, a dès
son âge, a fait ses débuts sur les planches du théâtre à Oran. Son
théâtre est procréé par la culture populaire. Dans les souks, les
«diseurs» ou «meddah» avisaient une information, un événement… etc.
Ceux qui entendaient sa voix se dirigeaient vers lui pour mieux
écouter. D’emblée ils installaient un cercle qui s’appelle halqa en
arabe. Ce cercle permet ainsi de situer le meddah, qui est appelé
officiellement le goual, au centre. Il devient le centre d’intérêt de
l’histoire. Puisant dans cette tradition Abdelkader Alloula a écrit une
trilogie El-Agoual (Les Dires) 1980, El-Adjouad (Les Généreux) 1984,
El-litham (Le Voile) 1989. Rassemblée sous le titre Les dires éclatés
de 1980 à 1989 l’omniprésence de la narration est prise en charge par
le goual ».
Par ailleurs, le conférencier nous a brossé le caractère de cet homme
conviviale et doté d’un charisme étonnant. «Alloula savait parler aux
gens , il les écoutaient attentivement et puisait toute son énergie de
la population qu’elle soit citadine ou rurale .C’est avec sa
inclination, sa fierté, ses révoltes et ses amertumes, qu’Alloula fonde
ses tragédies. Il a rayonné dans l’art de reproduire sa technique
dramatique. Mais qui est-il ? En cette fin 1970 et début des années 80,
Alloula entreprit un travail qui allait, selon lui, effectuer une
coupure épistémologique dans le champ théâtral algérien. Il s’agissait
pour lui de rompre avec les formes théâtrales pratiquées jusqu’alors
pour renouer avec le terroir.
Il s’agissait pour lui de rompre avec les formes théâtrales pratiquées
jusqu’alors pour renouer avec le terroir. Alloula a toujours été
fasciné par les troubadours qui subjuguaient les foules sur les places
aux jours de marché.
El Goual était pour lui l’archétype de la forme verbale. Auteur de
scénarios, le défunt mit en scène une quinzaine de pièces théâtrales,
participe à des commentaires de films, joua dans les pièces aux côtés
de Mustapha Kateb et Abdelhalim Raïs, interpréta des rôles dans cinq
films. Inlassable, Abdelkader ne pouvait s’empêcher de léguer tout ce
qu’il savait aux jeunes comédiens dont certains sont à présent passés
au professionnalisme.
Abdelkader Alloula devait décéder à l’hôpital de Val de Grâce à Paris
où il avait été admis au lendemain de l’attentat qui allait lui coûter
la vie en ce triste jour de mars 1994. Il avait 55 ans et était père de
trois enfants. Sa disparition est une perte incommensurable».
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30-03-2008
Mohamed El-Ouahed
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