Joe Biden a critiqué lundi 25 juillet la passivité de Donald Trump au moment où ses partisans entraient dans le Capitole, le 6 janvier 2021.
Joe Biden a critiqué lundi 25 juillet l’inaction de son prédécesseur Donald Trump lors de l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, qu’il a qualifié « d’enfer digne du Moyen Âge ». « Pendant trois heures, l’ancien président des États-Unis, battu, a observé les événements se produire, assis dans le confort de sa salle à manger privée, près du Bureau ovale », a lancé le président démocrate en marge d’une conférence d’une organisation de chefs policiers afro-américains.
« Tandis qu’il faisait ça, des policiers courageux ont vécu un enfer digne du Moyen Âge, en étant recouverts de sang, cernés par un carnage, face à une foule déchaînée qui croyait aux mensonges du président vaincu », a-t-il poursuivi. « La police a été héroïque ce jour-là. Donald Trump n’a pas eu le courage d’agir », a souligné Joe Biden, notant qu’on ne pouvait pas « être pro-insurrection et pro-police », ou « pro-insurrection et pro-démocratie ».
« Failli à son devoir de commandant en chef »
Ces critiques font écho aux conclusions de la commission d’enquête parlementaire sur l’attaque du 6 janvier, qui a estimé lors d’une audition publique jeudi dernier que le milliardaire républicain avait « failli à son devoir de commandant en chef » en n’intervenant pas pour stopper pendant trois heures le déferlement de violences de ses partisans au Congrès.
Joe Biden, critiqué par ses adversaires pour le regain de violences dans le pays, est à quelques mois d’élections législatives cruciales, qui pourraient voir le parti républicain reprendre la Chambre des représentants actuellement dominée par les démocrates.
.
« Amenez-moi au Capitole tout de suite ! » : au Congrès, la rage de Donald Trump en lumière
Pas de thème ni de nom de témoin. L’audience du mardi 28 juin paraissait pour le moins mystérieuse. Elle n’était pas prévue au programme pour cause de pause estivale. Mais le président de la commission d’enquête parlementaire sur l’attaque du Capitole, Bennie Thompson, a jugé que de « nouvelles informations » portées à l’attention de la commission devaient être présentées « sans attendre » au peuple américain, a-t-il expliqué en ouverture de cette audience.
Première bombe
Un seul témoin se présente devant les députés. Cassidy Hutchinson, 25 ans, fut une proche collaboratrice de l’ancien chef de cabinet de Donald Trump, Mark Meadows. Petite main de la Maison-Blanche, la républicaine a côtoyé le président et son entourage pendant l’envahissement du Capitole, le 6 janvier 2021.
À lire aussiFace à Donald Trump, la démocratie a eu le dernier mot
D’une voix calme et maîtrisée, elle lâche une première bombe : une conversation qu’elle a eue avec Anthony Ornato, le responsable des opérations à la Maison-Blanche, le 6 janvier 2021, jour de l’attaque. « As-tu entendu ce qui s’est passé dans le Beast (NDLR, la limousine présidentielle) ? », lui aurait-il demandé. Il lui explique que Donald Trump a tenté de se saisir du volant de la voiture blindée, agressant au passage son chef de la sécurité, Bobby Engel, qui cherchait à le retenir. Le président venait de terminer son discours à l’Ellipse, un parc à proximité de la Maison-Blanche, et voulait rejoindre ses partisans au Capitole. Mais Engel l’aurait informé que cela n’était pas possible pour des raisons de sécurité. L’ex-président « a alors dit quelque chose comme : “Je suis le p****n de président. Amenez-moi au Capitole tout de suite ! ” », raconte Cassidy Hutchinson.
Un homme devenu incontrôlable
Son récit, non-corroboré, fut l’un des moments forts de cette audience, la sixième organisée par la commission pour présenter les conclusions de son enquête au grand public. Alors que les précédentes séances ont porté sur les pressions exercées par Donald Trump sur son entourage, celle de mardi visait à dépeindre un homme violent, devenu incontrôlable à mesure que sa ré-élection lui échappait.
À lire aussiAssaut du Capitole : une commission d’enquête place Trump au centre d’une « tentative de coup d’État »
Après avoir raconté l’incident de la limousine, la jeune femme a relaté d’autres explosions de colère du milliardaire. En décembre 2020, Donald Trump aurait lancé son repas contre le mur de la salle à manger de la Maison-Blanche en apprenant que le procureur général des États-Unis, Bill Barr, avait déclaré dans une interview qu’il n’y avait eu aucune fraude électorale majeure dans le scrutin présidentiel de 2020.
Cassidy Hutchinson a aussi affirmé que Donald Trump avait encouragé ses supporteurs à se rendre au Capitole tout en sachant que certains étaient armés et qu’il avait déclaré que le vice-président, Mike Pence, « méritait d'être pendu » pour ne pas s’être opposé à la validation de la victoire de Joe Biden. Elle a également déclaré que son patron, Mark Meadows, avait été mis en garde contre de possibles violences le 6 janvier.
Pressions
Sur son réseau social, Truth Social, le milliardaire a cherché à dénigrer la jeune républicaine, qualifiée de « charlatane totale », tout en niant toute altercation physique dans la limousine présidentielle.
À lire aussiEnquête sur l’assaut du Capitole : Trump décrit une « parodie de justice »
En toute fin d’audience, une ultime bombe a été lâchée par Liz Cheney, la vice-présidente républicaine de la commission. Messages à l’appui, elle a affirmé que certains témoins avaient été la cible de pressions de nature à influer sur leurs déclarations. Ce qui est illégal. «Ils m’ont rappelé, plusieurs fois, que Trump lisait les transcriptions et m’ont demandé de m’en souvenir quand j’effectuais mes dépositions ou que je répondais aux questions de la commission», a dit un témoin anonyme cité par Liz Cheney. La saga du 6 janvier n’en finit pas.
https://www.la-croix.com/Monde/Donald-Trump-aurait-tente-rendre-lassaut-Capitole-6-janvier-2021-2022-06-28-1201222495
.
Rédigé par : Ben | 26/07/2022 à 04:31